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SITL : ce qu’ont dit les grands dirigeants de Geodis, XPO Logistics et Gefco

Lors de la conférence d’ouverture de la SITL hier matin sur le thème : « Compétitivité, croissance, souveraineté européenne : la logistique au cœur de tous les enjeux », trois Wilson, CEO XPO Logistique et Luc Nadal, CEO de Gefco) se sont exprimés sur quatre grands enjeux : l’humain, l’organisation des territoires, l’innovation et le couple franco-allemand. Denis Choumert, président de l’Autf représentait les chargeurs et pour les politiques, Damien Pichereau, député en charge de dossiers sur le transport. « Nous aurons des camions propres et autonomes sur nos routes d’ici 10 ans. Ce qui redonnera sa place à notre pavillon national » a déclaré Luc Nadal, CEO de Gefco. Il a été question aussi de la digitalisation dans le transport et la logistique.

C’est Alain Bagnaud, directeur général de la SITL, qui a pris la parole en guise d’introduction : « en 35 ans, j’ai constaté une réelle révolution de ce monde du transport et logistique. Cette 35è édition accueille des innovations de logistique et de service. 25 start up sont aussi présentes » a-t-il précisé.

Ensuite, tour à tour, les dirigeants de trois grands groupes de transport, se sont exprimés sur plusieurs thèmes avec tout d’abord l’état de santé du transport routier, et en particulier de leur groupe. Malcom Wilson, CEO XPO Logistique, a annoncé que, compte tenu de l’embellie économique constatée, son groupe allait de nouveau investir en France : « Nous enregistrons une économie très forte en France. Nous allons poursuivre nos affaires dans l’hexagone. Nous constatons en région parisienne un resserrement du marché. Il va falloir que nous soyions inventifs dans notre secteur pour attirer de nouveaux talents. » Pour Marie-Christine Lombard, CEO de Geodis, « 2018 commence bien avec une croissance sur l’international. Ça devrait va se poursuivre mais dans ce métier nous sommes sûr de rien. Le sujet principal est le pricing sur le maritime car nous constatons une trop forte votalité du taux maritime. »

Denis Choumert, président de l’Autf, a rappelé la pénurie de conducteurs routiers : « l’été dernier, nous avons constaté sur l’Europe de l’Est une pénurie de chauffeurs. Avec l’accident de train de Rastatt (Bade-Wurtemberg), 100 trains par jour avec du fret n’ont pas pu passer. Nous revivons actuellement la pénurie de 2007. Les chargeurs sont prêts à payer 30 à 40% leur camion spot. » Le représentant des chargeurs estime que ce manque de main d’œuvre vient d’un problème d’attractivité du métier. « Les générations ont changé. Les nouveaux conducteurs veulent rentrer chez eux chaque soir. Nous assistons à un basculement d’état d’esprit. » Damien Pichereau, député en charge de dossiers sur le transport, attend beaucoup du gouvernement : « la loi d’organisation des mobilités arrivera en fin d ‘été, elle doit intégrer le transport routier de marchandises. »

Digitalisation. Pour Malcom Wilson, CEO XPO Logistique, qui a déjà investi 450 millions de dollars dans les technologies nouvelles come la robotisation : « Nous vivons dans un monde numérique. Tout le monde peut le voir. Nous avons plus d’une centaine de scientifiques dans nos usines. » Marie-Christine Lombard, CEO de Geodis, propose des solutions : « Nous avons un énorme volume de données chez nos clients. En utilisant des algorithmes, nous sommes capables de mieux prévoir les volumes. » « La digitalisation et l’innovation sont les grands drivers de notre futur » a précisé de son côté Luc Nadal de Gefco. Denis Choumert estime pour sa part que « le monde du TRM est un monde fragmenté. Nous devons travailler sur les solutions sur lesquelles nous recevons les marchandises. Les grands groupes sont capables de nous proposer des solutions avec les technologies modernes. En sous-traitance en rang 2 et 3, l’information est en partie biaisée par l’interface humaine. »

Pas de camion autonome sans conducteur. Tous les dirigeants présents sont unanimes, pas question de supprimer le chauffeur routier. « Notre stratégie reste de garder le chauffeur salarié » a indiqué Marie-Christine Lombard, CEO de Geodis, « nous avons aussi et surtout une stratégie de promotion interne. Nous devons engager une révolution de la manière de travailler. Nous devons accompagner cette transformation des métiers par de la formation. » Luc Nadal, CEO de Gefco rappelle que « le camion autonome est né de l’automobile. Nous regardons avec attention le concept. Pour transporter des voitures, le rail est toujours essentiel. Mais notre rapport avec l’automobile va changer avec l’arrivée de l’autonomie des véhicules. Nous aurons avant dix ans sur les grands axes des camions autonomes avec un chauffeur en véhicule de tête (platooning). Tout dépendra des pouvoirs publics. » Malcom Wilson, CEO XPO Logistique, n’envisage pas de camions sans conducteurs et estime qu’il ne faut pas laisser partir les « talents » : « 95 000 personnes dans le monde travaillent pour nous dans le monde. Nous investissons dans nos salariés, ils restent chez nous plusieurs années. Nous misons sur les formations, 60% de nos dirigeants sont promus au sien de XPO. Ça nous permet de garder les talents. Il faut toujours œuvrer pour avoir et garder les meilleurs. Des chauffeurs peuvent aussi former d’autres chauffeurs. Il faut aussi penser à la prochaine génération de conducteurs routiers. » Luc Nadal va plus loin dans la réflexion : « nous pouvons imaginer des camions autonomes et propres avec des points relais. Ce système redonnera sa place au pavillon national. Des camions qui accueillent aux frontières des remorques de camions autonomes. »

2018 ? Luc Nadal, CEO de Gefco s’attend à une belle année : « après une croissance de 8% en 2017, nous devrions réaliser une hausse à deux chiffres. Seul bé mol : le fret à la SNCF. 2018 devrait être une très bonne année en Europe. » Denis Choumert, président de l’Autf, craint de son côté la grève générale à la SNCF. Marie-Christine Lombard, CEO de Geodis a émis l’idée de « de voies souterraines pour livrer les marchandises. » Le député Damien Pichereau estime qu’il faut se préoccuper de la question des véhicules légers : « les chauffeurs sont de plus en plus nombreux et doivent se professionnaliser. Le véhicule léger doit être un vivier avec le poids lourd, une sorte de passerelle. »

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