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La filière VI & Urbain veut croire en l’avenir électrique

Lors des premières Rencontres de la filière du véhicule industriel et urbain organisées par la FFC qui se sont tenues à Lyon mercredi dernier, les différents intervenants ont témoigné une grande confiance envers l’avenir du transport routier de marchandises. Une profession de foi sous le signe de la fée électricité.

 

L’avenir de la distribution urbaine sera électrique ou ne sera pas, tel semble être le credo à l’issue des tables rondes organisées lors de la première édition des Rencontres de la filière sous l’égide de la FFC (Fédération Française de la Carrosserie). Un ton volontairement optimiste, à l’image d’un Maurice Bernadet, Professeur honoraire de l’Université Lumière Lyon II qui affirme que la « fiscalité ne tuera pas le mode routier ». C’est toutefois nier la réalité que la pression fiscale s’appliquant aux entreprises nationales fait le lit des pavillons étrangers. Bernard Favre, ancien responsable de la R&D de Renault V.I puis chez Volvo AB, fait une analyse proche de la pensée du philosophe et historien des sciences Jacques Ellul en évoquant le fait que « les innovations deviennent inter-agissantes dans un système. C’est leur interaction qui fait les nouveaux systèmes de transport ». En clair : point de révolutions à attendre mais une suite de combinaisons nouvelles entre technologies. Il suggère une approche plus systémique « du berceau à la tombe » au lieu de l’approche plus restrictive du puits à la roue. Cette dernière ne prend en compte que les besoins énergétiques à l’exploitation du véhicule, sans tenir compte des enjeux de matière premières pour la production initiale ou le recyclage. Une approche critique qui a l’assentiment de membres de la C.S.I.AM présents dans l’assemblée.

La route électrique, bientôt réalité ? La route électrique a fait l’objet d’une ample présentation, tant de la part de Mats Alaküla de l’Université de Lund (Suède) que de Patrick Duprat d’Alstom. Un état de l’art des solutions actuellement testées suivie d’un exposé iconoclaste du scientifique Suédois : la route électrique serait moins coûteuse pour la société que l’option actuellement retenue en France d’un maillage de bornes combinées à de grosses capacités embarquées de batteries ! Une approche que l’on retrouve dans le domaine ferroviaire avec le développement de trains à pile à combustible ou à batteries, exploitant sur des tronçons limités, une alimentation électrique externe.

On peut prédire, à l’issue de cette table ronde, que la physionomie des véhicules électriques est loin d’être figée. D’autant que la route électrique, si elle s’adresse en priorité aux poids-lourds, peut être partagée par les camions de distribution et les autocars et autobus, voire les voitures particulières. Les premières applications, attendues en 2020 sur 2 kilomètres de linéaire autoroutier près de l’aéroport de Landvetter (Suède) seront riches d’enseignements. Ce sujet intéresse également l’IFSTTAR en France, et le site d’études Transpolis dont le démarrage opérationnel est attendu en janvier 2019. Nul doute que Solutrans 2019 sera l’occasion d’approfondir le sujet.

Jean-Philippe PASTRE

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