Tribunes

Le courage des routiers brésiliens

Par Michel Flattet, routier près de Marseille

Lorsque je lis les informations concernant la grève des chauffeurs brésiliens, je me dis que les temps ont bien changé en Europe. L’époque des barrages routiers par des routiers est bien révolue. Le risque de perdre son permis n’est pas la seule raison de l’absence d’actions comme au Brésil.

Je me souviens dans les années 90 lorsque j’avais suivi des collègues dans un barrage routier près de Rennes. En ces temps, nous ne réfléchissions pas et nous n’hésitions pas à rejoindre tel ou tel mouvement. C’est vrai, très vite, le ministère de l’intérieur a brandi la menace de retirer les permis de « fauteurs de troubles » dont je faisais partie. Et les barrages routiers ont cessé pour pratiquement disparaître lors des grèves chez nous.

Je salue donc le courage des chauffeurs brésiliens qui ne sont pas effrayés et vont faire grève sans crainte de perdre leur boulot. En France, les actions se résument par des piquets de grève en … voitures. Les temps évoluent.

Sans parler des appels à mouvements, si tôt annoncés si tôt abandonnés. Comme l’appel de FO Transport la semaine dernière. Les médias en ont à peine parlé. C’est vrai qu’il y a un océan entre l’Europe et le Brésil. Nous ne sommes pas sur la même terre. C’est bien dommage et triste pour la profession. Quand les camions sans chauffeurs auront débarqué, on nous aura déjà oublié, nous autres routiers.

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