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Le poids lourd au cœur du plan hydrogène du gouvernement

Le gouvernement a détaillé hier son plan de soutien à la filière hydrogène. Les véhicules visés sont surtout les utilitaires mais aussi, on le sait moins, les véhicules lourds comme les bus et les poids lourds. Scania et Toyota ont été les premiers à tester les camions à hydrogène.

95% de l’hydrogène actuellement consommé en France provient des énergies fossiles. Le gouvernement veut qu’en 2023, 10% soit issu des énergies renouvelables, via l’électrolyse de l’eau. Cette technique, qui consiste à utiliser de l’électricité pour produire de l’hydrogène, a aussi l’intérêt d’utiliser les surplus de courant produit par exemple par l’éolien et le solaire.

Scania a été le premier constructeur historique à faire rouler des camions à hydrogène. Scania a ainsi livré à Asko trois poids lourds de distribution à trois essieux avec un poids total de 27 tonnes dans lesquels le moteur à combustion dans la chaîne cinématique est remplacé par un moteur électrique. Ce dernier était propulsé par de l’électricité produite dans le véhicule à l’aide de piles à combustion et d’hydrogène.

Après avoir expérimenté un bus à pile à combustible (le Toyota FC Bus), le japonais Toyota a décidé de tester en avril 2017 un poids lourd fonctionnant à l’hydrogène. Dans le cadre du Project Portal, Toyota teste actuellement un système de pile à combustible hydrogène (PAC) pour camion dans le port de Los Angeles, aux Etats-Unis.

Les chinois eux aussi ont bien compris l’importance de l’hydrogène. En février dernier, 500 camions utilisant la technologie pile à combustible (hydrogène) de l’entreprise canadienne Ballard Power Systems ont été déployés dans la ville de Shanghai. Ils pourront offrir plus de 330 km d’autonomie sur une seule charge.

Aux Etats-Unis, en 2016, Nikola Motor avait révélé un premier prototype de son poids-lourds électrique à hydrogène animé par six moteurs électriques totalisant 1 000 chevaux de puissance et 2700 Nm de couple avec un autonomie de 2 000 kilomètres annoncée.

Malheureusement, cette technologie est encore émergente et coûteuse, et le gouvernement va mobiliser 100 millions d’euros dès 2019 pour aider les industriels et les collectivités, via un soutien à l’achat de véhicules et à l’investissement dans des infrastructures (production d’hydrogène et stations de distribution), selon des documents fournis par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Reste à savoir si cette aide financière concerne aussi les poids lourds.

L’ambition du gouvernement est de “faire de notre pays un leader mondial de cette technologie”, a insisté le ministre, Nicolas Hulot. L’objectif est d’installer 100 stations de recharge pour les véhicules hydrogène d’ici 2023, contre une vingtaine aujourd’hui, et d’atteindre 5.000 véhicules en circulation, contre un peu plus de 250 actuellement.

 

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