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Paquet routier : les syndicalistes mettent en garde les eurodéputés

La Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) qui rassemble les principaux syndicats de conducteurs routiers des différents Etats membres s’était fortement mobilisée hier au Parlement européen à Strasbourg. Accompagné par l’eurodéputée française du groupe social-démocrate Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, membre de la commission des transports, ils entendaient protester contre les mesures du Paquet routier votées le 4 juin dernier.

Les syndicalistes présents avec des eurodéputés français et néerlandais souhaiteraient que les eurodéputés rejettent en plénière jeudi prochain les décisions prises qui accentuent, selon eux, « la précarité des conditions de travail dans le secteur routier. » Ils mettant en garde contre le dumping social qui menace ce secteur.

“Le risque c’est que nous perdions en France encore des emplois dans le transport routier de marchandises”, a averti Alain Sutour, responsable international du transport routier pour le syndicat français CGT. « Car le travail sera fait par nos collègues d’Europe centrale et orientale avec la complicité d’un certain nombre de parlementaires européens et des gouvernements d’Europe de l’est”, a-t-il poursuivi.

Deux blocs s’affrontent : d’un côté les pays de l’est, auxquels se sont alliés le Portugal et l’Espagne, de l’autre, les « pays de transit », la France, l’Allemagne et le Benelux. Les premiers accusent les seconds de protectionnisme, qui eux leur reprochent de favoriser le dumping social. Les gouvernements bulgare, polonais et hongrois “sont en train de vendre leur main-d’oeuvre en quelque sorte comme esclave”, a poursuivi Alain Sutour.

Son confrère de la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports, Roberto Parrillo d’enchaîner: “En Roumanie, ils ont un salaire minimum brut de 350 euros, plus 45 euros au noir par jour. (…) Quand vous ne travaillez pas, vous n’avez rien, quand vous êtes malade, vous n’avez rien, quand vous êtes en vacances vous n’avez rien. C’est de l’esclavagisme moderne. »

“Sous l’impulsion des députés conservateurs et libéraux, les parlementaires siégeant dans cette commission ont majoritairement décidé d’écarter l’application de nouvelles règles protectrices au secteur routier”, ont dénoncé mardi les eurodéputés français, Guillaume Balas, Édouard Martin et Isabelle Thomas, du groupe social-démocrate.

(avec AFP)

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