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Presque la fin de la grève au Maroc

Après dix jours de grève, les transporteurs marocains ont (presque) repris le travail. Malgré un accord avec le ministère des transports (hausse provisoire du tonnage autorisé et suppression des frais de formation des conducteurs), certains professionnels considèrent toutefois que les mesures annoncées sont insuffisantes et poursuivent le blocage comme sur le port de Casablanca.

Les transporteurs marocains avaient trois principales revendications : le seuil de tonnage des véhicules dont le poids total varie entre 3,5 tonnes et 18 tonnes, l’adoption d’un gasoil professionnel et l’instauration d’une carte de conducteur professionnel. L’accord prévoit la mise en place immédiate d’une commission qui devrait étudier ces trois demandes des professionnels. « Pour ce qui est du tonnage, le ministère nous a donné provisoirement le droit à une augmentation de 30% du chargement en attendant que la commission apporte des solutions notamment au niveau technique et professionnel », a indiqué le secrétaire général de l’ODPT-ODT.

Concernant la carte professionnelle dont les transporteurs contestaient les frais d’obtention, ils n’auront plus à s’en acquitter. “Le ministère prendra désormais en charge ces frais et cela sera notifié dans le procès-verbal de cette réunion » a-t-il précisé. Et d’ajouter que la formation imposée aux conducteurs de véhicules de transport de marchandises et à ceux désireux de renouveler leur carte professionnelle sera également revue. La Carte professionnelle est, en effet, délivrée aux conducteurs ayant suivi une formation de qualification initiale dispensée dans des établissements dûment agréés. La durée de sa validité est de 5 ans renouvelable sous condition de justification de suivi de la formation continue mise en place au cours de la 5ème année. Mais pour beaucoup de transporteurs, rien n’est vraiment réglé.

Des blocages, certains sauvages, sont maintenus comme dans le port de Casablanca ou encore à Fès. La presse nationale parle de « grand désordre économique ». Les transporteurs du port de Casablanca qui ne souhaitent pas s’associer aux syndicats signataires rejettent les résultats de l’accord et veulent dialoguer directement avec le chef du gouvernement.

Les autorités évoquent par ailleurs des agressions des transporteurs qui ont cessé la grève sur ceux toujours à l’arrêt. « Les camions sont vandalisés par des jets de pierres, voire brûlés comme ce fut le cas à Sidi Bennour le 1er novembre. Les conducteurs sont agressés physiquement. Du coup, ceux qui veulent reprendre leur activité préfèrent rester à l’arrêt par peur des représailles», déplore un syndicaliste. « En plus des agressions et des actes de vandalisme, les transporteurs actifs se font racketter par les partisans du blocage pour pouvoir passer, dans les sorties d’autoroutes et au niveau du port de Casablanca », précise un autre.

Le Maroc risque de se diviser entre les transporteurs qui utilisent le carburant de contrebande qui voit d’un mauvais œil l’instauration du gasoil professionnel et les autres.

 

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