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Taxe PL Vignette : la Bretagne prête à se mobiliser de nouveau

Alors qu’à Paris, les fédérations de transport routier se lassent de publier des communiqués au fil des vraies fausses annonces d’une vignette poids lourd, les régions ont décidé de se mobiliser ou plutôt de se remobiliser. En tête : la Bretagne. Le Collectif des acteurs économiques bretons, qui fédère fédérations professionnelles et organisations patronales de Bretagne dont des transporteurs, préviennent : non à une écotaxe 2 ! Nous avons interrogé François Baudoin, président de la FNTR Bretagne et membre du Collectif, à la tête aussi d’une entreprise de transport d’une centaine de camions.

L’annonce dimanche par François de Rugy, ministre de la Transition écologique, d’une vignette pour les poids lourds a fait réagir immédiatement le Collectif des acteurs économiques bretons qui représente à elle seule 150 000 entreprises bretonnes et 900 000 salariés. « Taxer les poids lourds serait taxer tout le secteur industriel, toute l’économie bretonne ». Tous ont en mémoire la défunte écotaxe, point de départ en 2013 de leur mouvement des bonnets rouges.

« Cette vignette n’est rien d’autre qu’une nouvelle taxe sur les provinces et la ruralité. Elle accroîtra le caractère périphérique et dégradera la compétitivité de nos entreprises » a déclaré Joël Chéritel, président du collectif et du Medef Bretagne.

« La Bretagne a ses spécificités et est une région périphérique qui détient un maillage de productions importantes. Il y a beaucoup d’opérations de valeur ajoutée, beaucoup de transports. S’il y a une nouvelle taxation, il y aura des répercussions sur des filiales qui vont déjà très mal comme l’agroalimentaire » nous a déclaré François Baudoin, président de la FNTR Bretagne qui dirige une entreprise de transport. Le calcul est vite fait : « La nouvelle taxe coûterait environ 1 000 euros par camion. J’ai 100 véhicules, ce qui me reviendrait à 100 000 euros, soit ma marge annuelle » a-t-il précisé.

Photo Le Télégramme

Quant aux ressources pour financer l’entretien des routes ? « Les taxes payées par les usagers de la route génèrent 39 milliards d’euros lesquels ne sont que très partiellement consacrés à l’entretien et au développement du réseau routier. Ces recettes sont détournées de la route et utilisées à d’autres fins que les infrastructures », plaide le collectif.

« Au final, l’écotaxe on la paie aujourd’hui. Afin de compenser son manque à gagner, on avait accepté d’augmenter de 4 centimes le litre de gasoil. Cette nouvelle formule rapporte plus que ce que devait rapporter l’écotaxe » constate François Baudoin, président de la FNTR Bretagne. En effet, selon nos informations, l’écotaxe devait rapporter 500 millions d’euros, avec cette hausse de 4 centimes, l’Etat récolte 800 millions d’euros. « Sans oublier les 7 milliards d’euros de contribution avec la taxe à l’essieu. Cet argent redescend aux collectivités locales sans que l’on sache où il va » a-t-il précisé.

« Il est inenvisageable d’accepter toute taxation » rappelle le président transporteur. Pour l’heure, nous n’envisageons pas d’actions. S’il faut ressortir les bonnets rouges, ça se fera ». Une délégation du Collectif des acteurs économiques bretons a demandé à être reçu mardi prochain par des députés à l’Assemblée nationale et par Matignon, jour du congrès de la FNTR. Les rendez-vous ont été confirmés. A suivre.

Hervé Rébillon
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One Response

  1. Les chargeurs et divers donneurs d’ordres, sont, semble-t-il à la manœuvre pour pousser les transporteurs à manifester, comme en 2013, pour s’opposer à toute nouvelle taxe, qui leur serait mécaniquement répercuté!
    Mais, dés lors que tout risque serait écarté, n’est-il pas à craindre, qu’ils feront à nouveau, appel aux transporteurs étrangers, pour assurer leurs transports à moindre coût ?

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