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Assises du Transport et de la Mobilité : le défi de l’attractivité

Les 6ème Assises du transport et de la mobilité organisées à Paris (Pavillon Wagram) et en multiplex à Lille, Montpellier, Lyon, Rennes et Nancy par l’AFT, l’AFTRAL, Carcept Prev (Groupe Klesia) et l’OPCA Transports et Services, ont tenté de répondre à une thématique récurrente : l’homme au cœur de l’attractivité du Transport. L’édition 2018 a été inaugurée par Michel Seyt, vice-président de Klesia. Les groupes de travail ont planché à la fois sur les difficultés de recrutement (le transport vu par les transporteurs, le transport vu par le grand public), les actions à conduire en faveur de l’attractivité (focus sur la formation professionnelle et la protection sociale), le transport de demain et les enjeux pour la profession (focus sur les attentes de la profession et sur le recrutement).

Le hic de la perception du métier. A l’évidence, les intervenants ont été unanimes à reconnaître les blocages qu’il convient de lever à court et moyen terme. « Pour attirer les candidats vers les métiers du transport et logistique, nous sommes en concurrence avec d’autres secteurs économiques, a convenu Loïc Charbonnier, président-délégué général de l’AFTRAL. J’ai tendance à dire que le mieux c’est qu’un stagiaire rentre dans notre centre. La notion de séduction doit être intégrée par les entreprises. Le hic c’est la perception du métier. La question est posée au plan macro-économique. Le gouvernement et les pouvoirs publics ont les moyens d’orienter leur politiques vers nos métiers. »

De son côté, le président de l’OPCA Transports et Services, Jean-Marc Dubau, a reconnu que les débats ont mis en lumière un vrai consensus sur la perception globale du secteur au plan macro-économique. « En revanche, il existe encore trop peu de convergence sur la question du travail », a-t-il affirmé. Il faut donc trouver des formes de réenchantement du travail et croire à une promesse d’avenir. » Thierry Douine, le président de l’IPRIAC et de l’association de moyen de Klesia a insisté sur le manque féroce d’attractivité de la profession tout en rappelant avec force que le dialogue social aujourd’hui était « endormi ».

Les défis européens du Paquet Mobilité. Les principaux défis et enjeux irrémédiables du transport ont surtout été exposés en clôture des assises par la députée européenne, Karima Delli, présidente de la commission transport et tourisme au parlement européen. « Il faut valoriser les métiers professionnels car les transports, c’est le secteur du 21ème siècle. Il impacte les secteurs de l’énergie, de l’urbanisme et du digital, a t-elle martelé. J’ai constaté que l’on ne parle jamais de transport dans les grand-messes. Lors de la COP21 qui a conduit à l’accord de Paris en décembre 2015, où était le secteur du transport ? ».

Pour la députée européenne, il est urgent que la profession se mobilise sur le préjugé de la pénibilité en introduisant des politiques de prévention. En outre, il va falloir féminiser davantage ce secteur. Au reste, c’est sur le terrain des dossiers européens que les défis sont les plus brûlants. « Il faut lutter contre la concurrence déloyale (entreprises boîtes à lettre) d’autant que tout reste à faire sur le paquet mobilité, qu’il s’agisse de la révision de la directive détachement, du cabotage et du temps de repos en cabine, a détaillé Karima Delli. Nous allons examiner ces trois volets en commission transport en donnant la priorité au moins disant social. Les routiers ne sont pas des conducteurs de seconde zone. »

Seule certitude, il ne faut pas que le secteur échoue dans la révolution énergétique et numérique. Le Parlement européen fait des efforts mais le dialogue avec les Etats membres (Conseil de l’UE) reste difficile. « L’essentiel est d’investir sur un mix énergétique qui fait la part belle à l’électrique, l’hydrogène et au gaz », a prévenu la présidente de la commission transport et tourisme. Sans compter que l’essor des véhicules autonomes conduit de facto à répondre à une série de questions. Comment on règle la cybersécurité ? Comment on règle la question des données ? Qu’en est-il de la responsabilité juridique et éthique ? Quels types de services la profession offrira-t-elle demain ? « Aujourd’hui les grands concurrents des constructeurs de véhicules sont les GAFA », a résumé Karima Delli.

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