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INSEE : de fortes charges d’exploitation dans le transport routier de marchandises

L’Insee a publié en février dernier une étude sur les entreprises de transport routier, une véritable photographie du TRM national. Premier constat : les transporteurs doivent faire face à de « fortes charges d’exploitation », et surtout « inhérentes aux activités ». La France compte 31 800 entreprises de transport routier. Seul 0,4% principalement des groupes, réalise le plus gros du chiffre d’affaires.

Les sociétés spécialisées dans le transport routier de marchandises en France ont dégagé en 2017 un chiffre d’affaires de 47,6 milliards (22% de l’ensemble du transport). Et sans surprise, même si les petites et les moyennes entreprises sont les plus nombreuses (83 % sont de microentreprises, 16 % d’autres PMEs), ce sont les groupes qui réalisent 61% du chiffre d’affaires (ils ne représentent que 0,4%). Ces groupes sont 1 650 à se partager “la grosse part du gâteau ».

4 grandes activités

Les 31 800 entreprises du TRM que compte la France sont réparties en quatre types d’activités : les transports routiers de fret interurbains (63 % CA), ceux de proximité (28 % CA), la location de camions avec chauffeur (6 % CA) et les services de déménagement (3 % CA). Elles emploient 308 000 salariés en équivalent temps plein. Parmi eux, près de 7 salariés sur 10 relèvent du personnel roulant, la plupart étant des conducteurs de poids lourds.

Ayant toutes subies de plein fouet la crise de 2008, elles ont enregistré une croissance relativement faible jusqu’en jusqu’en 2016. Depuis deux ans, elle est plus forte, selon l’Insee. Autre photographie que relève cette étude : « l’activité du transport de proximité est plus dynamique que celle du transport interurbain. Elle bénéficie notamment du développement du commerce électronique, tandis que le transport interurbain est concurrencé en particulier par des entreprises d’Europe de l’Est. »

De fortes charges qui pèsent

La part de la valeur ajoutée dans le chiffre d’affaires est ainsi plus faible que pour l’ensemble des transports (36,2 % contre 42,1 %). Une conséquence du poids important des achats de matières premières (11 % de la valeur ajoutée), en particulier de carburant stocké. L’Insee précise que d’autres « autres achats et charges externes » pèsent aussi fortement sur la valeur ajoutée. Plus d’un tiers des dépenses de ce poste est consacré à la sous-traitance, soit 15 % du chiffre d’affaires du secteur (21 % pour l’ensemble des transports).

Un autre tiers des « autres achats et charges externes » est consacré à l’entretien et aux réparations, aux loyers et charges locatives et aux assurances. En sous-traitant une partie de leur activité principale, les plus grandes entreprises réduisent le poids de ce type de dépenses. Le tiers restant regroupe les achats non stockés de carburants, les redevances de crédit-bail, les autres frais annexes et le coût du personnel extérieur.

Les entreprises sollicitent beaucoup l’emploi intérimaire (24 000 intérimaires), notamment en raison des difficultés de recrutement de personnel roulant qui se sont accrues en 2017. Parmi les autres charges, le crédit-bail est aussi largement pratiqué dans le secteur pour financer la flotte de véhicules ou le matériel de manutention (poids lourds, fourgons de livraison) : 1,5 milliard d’euros y est consacré, autant que les dépenses courantes d’achats de carburants (non stockés). Ce mode de financement peut expliquer en partie le faible taux d’investissement dans le secteur : 13,3 % de la valeur ajoutée, soit deux fois moins que pour l’ensemble des transports.

Frais de personnel élevés

Enfin, l’étude de l’Insee montre que le taux de marge du secteur TRM est plus faible que celui de l’ensemble des transports (13,4 % contre 24,8 %). Les frais de personnel sont en effet relativement plus élevés dans le transport routier de marchandises, avant tout du fait du volume des emplois, les frais de personnel par salarié étant plus faibles. « Toutefois, le taux de marge des entreprises ne reflète que partiellement leur rentabilité : celle-ci doit s’apprécier relativement au capital engagé » précise l’Insee. « La rentabilité économique de ce secteur est ainsi supérieure à celle de l’ensemble des transports (10,4 % contre 5,5 %). »

Ces résultats publiés par l’Insee sont issus du dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprise (Ésane)

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