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Etude OVI : une reprise attendue fin 2020, pour un rebond envisagé en 2021

Entre -30 et -35% des immatriculations VI

L’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) de BNP Paribas Rental Solutions publie les prévisions du 2ème semestre 2020 des secteurs du Transport Routier de Marchandises (TRM) et du Véhicule Industriel (VI). Des prévisions d’immatriculations revues fortement à la baisse, entre -30 % et -35 % pour le marché français et européen. Il prévoit une reprise dès la fin de cette année et un rebond en 2021.

L’OVI rappelle dans son étude que « la crise sanitaire a mis au premier plan le rôle vital du transport et de la logistique en ayant permis l’approvisionnement des Français en produits de première nécessité, sans rupture majeure, confirmant au passage que près de 90 % du flux de marchandises transite par la route. » « Ce secteur est néanmoins très fragilisé car près de 80 % des entreprises se sont retrouvées à l’arrêt total ou partiel (Source : enquête FNTR) pendant une partie du confinement avec, à la clé, un camion sur deux à l’arrêt, avec un trafic divisé par deux (-47 %) entre janvier 2020 et avril 2020. Ceci engendre des pertes de chiffre d’affaires considérables sans réelles possibilités de rattrapage par la suite. »

Baisse record des immatriculations en France

Le confinement en France a généré une baisse des immatriculations et des ventes immédiates et brutales. « Ce déclin des immatriculations, correspondant à une traditionnelle fin de cycle était attendu à partir de 2020, l’épidémie de Covid-19 a transformé la baisse en chute libre. » Durant les 4 premiers mois de 2020, les immatriculations de poids lourds dans l’Union Européenne sont en recul de 35 % par rapport à la même période de l’année précédente pour les véhicules de + de 16 t et de 33 % pour les véhicules de + de 3,5 t (Source : chiffres ACEA, European Automobile Manufacturers Association). Le mois d’avril, marqué par le plein effet des mesures de confinement, s’est révélé particulièrement catastrophique, avec un recul de 58 % pour les +16 t, et de 55 % pour les +3,5 t. Une situation très dégradée est constatée sur les principaux marchés, mais c’est en France que la situation semble la pire. Le marché français des +16 t affichait en effet un repli de 39,8 % en cumul à fin avril, suivi par l’Allemagne (-30,8 %), l’Italie (-25,7 %) et l’Espagne (-23,6 %). Même chose pour les véhicules de +3,5 t : la France détient le triste record (-39,2 %), toujours devant l’Allemagne (-27,3 %), l’Italie (-26 %) et l’Espagne (- 22,7 %). Les pays d’Europe Centrale ont également été sévèrement touchés, avec un recul de plus de 70 %, dont la Pologne, notamment, dans un contexte de chute brutale des flux de marchandises intra européens.

Concernant les métiers de la carrosserie, tous les segments sont évidemment touchés avec une convergence des trois domaines que sont : les VUL à -40 % au global avec en tête, les bennes à -44 % et les frigorifiques à -43 % ; les porteurs avec -30 % au global (les baisses étant comprises entre -25% et -40 % suivant les secteurs) ; les semi-remorques -30 % à fin Mai.

Arrêt de la chute début second semestre

Pour l’OVI, « le marché des véhicules utilitaires (VI- VUL) reposera principalement sur la restauration des capacités de la filière à rétablir ses outils de production et donc de livraison (ou comment honorer les commandes en cours et dans quels délais). » Il fait l’hypothèse « d’un arrêt de la chute des immatriculations progressif à partir du début du second semestre qui tiendra à la concrétisation de commandes en stocks par des livraisons dont le rythme dépendra en premier lieu des capacités et-ou des choix des constructeurs quant à la production estivale. » « Le retard moyen de réception des véhicules à carrosser est de 2 à 5 mois. De ce fait, les carrossiers- constructeurs qui ont, en majorité, adapté et maintenu leur activité pendant la période de confinement, vont subir dans les prochains mois un creux dans leur production faute de châssis à carrosser et équiper. Ainsi des véhicules commandés aujourd’hui ne devraient être livrés qu’en octobre. Cela se traduit par un planning en mode ‘stop&start’, faute d’un approvisionnement continu, très coûteux pour les sites industriels (Source : FFC constructeurs). »

Le VO pourrait bloquer le VN

« Le marché du VO est susceptible de bloquer celui du VN (cf. la précédente crise en 2009-2010). En effet, toutes sorties de parcs à des conditions économiques dégradées ralentiraient les renouvellements. La problématique de la capacité d’endettement des utilisateurs finaux sera également centrale. Restera enfin la nature et l’ampleur des programmes de soutien qui pourraient bénéficier à la filière camion » estime l’OVI.

« Le marché des véhicules utilitaires pourrait mieux tirer son épingle du jeu grâce à des ressorts plus nombreux (subventions à la transition énergétique, développement du e- commerce, reprise du BTP…) et une base d’acheteurs plus large. A l’opposé, le marché tracteurs pourrait subir une chute plus forte et plus durable du fait des difficultés des transporteurs et d’un parc fortement rajeuni entre 2015 et 2019 ».

Les prévisions revues

L’OVI prévoit un exercice 2020 qui se conclurait par une baisse comprise entre 30 et 35 % par rapport à 2019, soit une hypothèse convergeant vers les niveaux constatés lors de la dernière grande crise de 2009-2010, c’est-à-dire un marché du + 3.5 t compris dans une fourchette de 35 à 38 000 unités.

L’OVI conclut en estimant « une relance attendue en fin d’année et surtout en 2021, dans l’hypothèse d’une non reprise de la crise sanitaire qui dépendra également des effets retards non mesurables de la crise sur la santé des entreprises et leurs capacités d’investissement » en concluant : « la capacité de résistance des deux marchés sous-jacents TRM et BTP, aux effets de ciseaux actuellement constatés, sera fondamentale (hausse des coûts de revient, pression sur les prix de marchés du fait de la sous activité). »

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