Tribunes

Assurer la pérennité de Berliet

Par Monique Chapelle, vice-présidente de la Fondation Berliet. Elle a travaillé aux côtés de Paul Berliet à partir de 1958.

A la tête d’Automobiles M. Berliet à partir des années 1950, Paul Berliet, précurseur de l’industrialisation des pays émergents, développe l’Entreprise : l’effectif passe de 7 500 à 24 000 personnes, la capacité de production de 17 à 140 véhicules par jour, la marque rayonne dans 67 pays en 1974.

Entrepreneur viscéral, il entame une seconde vie en 1982. « Avec la création de la Fondation Berliet, j’ai pu trouver une nouvelle passion, une nouvelle utilité et surtout servir d’exemple en suscitant les réflexes nécessaires pour rendre à la technique et à l’industrie la place qu’elles avaient perdues dans les esprits et les faits. Avec l’orientation de la Fondation Berliet sur la culture automobile, nous étions en train de construire quelque chose de nouveau sur lequel nous ne possédions pas de données, seuls existaient les musées et les expositions et nous ne souhaitions pas emprunter cette voie. »

« A force de n’avoir pas voulu comprendre que l’industrie lui donnait son niveau de vie et entraînait son développement, notre pays s’efforce de corriger les effets de son déclin et non les causes. Un service indispensable à rendre aux jeunes : C’est de leur rendre la fierté du travail bien fait en leur expliquant ce que les générations précédentes ont su faire dans des conditions également difficiles : capacité d’innovation, d’adaptation, de mobilité, … »

La sauvegarde et la valorisation du patrimoine automobile lyonnais et de l’histoire du camion français toutes marques, voilà la mission de la Fondation Berliet. « Assurer la pérennité de Berliet qui n’a pas été seulement une entreprise pionnière ou un logo, mais une aventure humaine extraordinaire » n’est pas son unique tâche. Rechercher les produits, notices techniques, les catalogues, les affiches, les récits de raids, etc. des constructeurs français a conduit Paul Berliet, durant les années 80 et 90, à approcher ceux qui avaient appartenu à leur équipe, à leur réseau, à leur clientèle, à sillonner les salons spécialisés, à visiter de multiples « casses », à rencontrer des collectionneurs. « L’histoire s’écrit lentement, sorte d’énorme puzzle dont il ne faut négliger aucune pièce et un jour comme par enchantement, les pièces se mettent en place et tout s’éclaire ».

En 2017, 1 800 mètres linéaires d’archives et documentation, 80 000 clichés, 1 100 affiches, 9 500 cartes et plans, 6 000 ouvrages qui concernent 250 constructeurs de poids lourds et 110 constructeurs lyonnais qui accompagnent 210 véhicules restaurés, telles sont les ressources proposées aux chercheurs grâce à l’initiative d’un industriel visionnaire.

www.fondationberliet.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *