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Beaune dévoilera mercredi la feuille de route de décarbonation des transports

Selon nos informations, Clément Beaune, ministre des transports, aux côtés de Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, présentera mercredi prochain la feuille de route de décarbonation des transports. Elle fait suite aux réunions de travail de la task force qui a réuni pendant plusieurs mois constructeurs, énergéticiens et transporteurs.

L’objectif des travaux de la Task Force est de parvenir à une convention d’objectifs entre les acteurs présents. C’est établir un scénario de décarbonation du secteur du transport routier de marchandises au plus tard en 2050 sur la base des usages des transporteurs (distribution urbaine, transport courte distance, transport régional et transport longue distance) indique le ministère des transports.

Les phases de travail ont porté sur les usages et motorisations, les aspects économiques et coûts totaux de possession des véhicules et l’offre des constructeurs. 3 groupes pilotés par la DGITM ont ensuite porté sur le transport routier de marchandises (TRM), sur le transport routier de voyageurs (TRV) et sur les enjeux d’énergie.

Lors de premières conclusions en 2022, il en résultait que la fiscalité était un levier de pilotage de la transition. « Il est donc nécessaire de donner à minima, les axes de réorientation des accises. Ils doivent être communiqués (sans aborder une éventuelle réduction), pour la bonne et simple raison, que l’analyse du TCO peut-être totalement modifiée », selon les fédérations du transport routier (FNTR, TLF, OTRE).

La projection des TCO est également fortement corrélée aux fluctuations du coût de l’énergie en raison de la disponibilité réelle de la ressource, de l’évolution des cours mondiaux, de la capacité pour l’Europe d’accéder soit à l’énergie, soit aux technologies, et des aléas géopolitiques.

Les transporteurs avaient déjà conclu que les TCO gaz, biogaz, biodiesel, diesel sont assez proches et que l’offre alternative électrique en gros tonnages reste à un coût largement supérieur à celui du diesel, tant dans le prix d’acquisition des véhicules que plus globalement, dans son TCO (presque 2 fois supérieur). Dans des cas très limités (uniquement sur les VUL et les petits tonnages en courtes distances), le TCO est neutre voire positif. Selon les documents intermédiaires des travaux, l’offre alternative hydrogène est annoncée encore plus chère avec un TCO presque 3 fois supérieur au TCO diesel.

Au final, les transporteurs envisagent une perte de productivité sur la base des données fournies (pouvant aller jusqu’à 25 % dans le cas de véhicules à batteries), ce qui aggrave encore la perte de compétitivité, et implique, dans une grande partie des usages, une modification profonde des plans de transport.

On ne connait pas encore la position des constructeurs. Reste à savoir ce qui sera retenu par le ministre des transports qui a reçu les conclusions des rapporteurs de la task force. Réponse mercredi. Les transporteurs sont clairs : « les travaux de la task-force permettent d’ores et déjà d’affirmer que certains objectifs de la Loi Climat et Résilience doivent être corrigés car peu réalistes » déclaraient-ils en 2022.

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