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Borne annonce des mesures pour la relance du fret ferroviaire

Lors de l’inauguration du terminal ferroviaire urbain de Chapelle International vendredi dernier à Paris, Elisabeth Borne, la ministre des transports, a annoncé les premières mesures du plan de relance du fret ferroviaire dont des aides financières. Elle a présenté par ailleurs des mesures pour développer la logistique urbaine.

Le gouvernement va tout d’abord maintenir son soutien au transport combiné (rail-route), grâce à un investissement de 27 millions d’euros par an sur une période de cinq ans. « En encourageant le recours au transport combiné, l’objectif est aussi d’irriguer des sites urbains comme Chapelle International en ferroviaire ou le port de la Bourdonnais en fluvial » a précisé la ministre.

Pour moderniser les lignes locales de fret ferroviaire, les lignes dites “capillaires” et dont une grande partie est inutilisée, l’Etat va par ailleurs maintenir son aide de 10 millions d’euros par an. La ministre a précisé quelle avait demandé à SNCF Réseau, le gestionnaire d’infrastructures, de contribuer à hauteur de 20 millions d’euros par an, au cours des trois prochaines années, à la remise en état les voies de service pour l’organisation des plans de transport des entreprises ferroviaires.

La ministre des transports a par ailleurs demandé à SNCF Réseau de modifier la structure des péages payés pour le passage des trains de marchandises, afin de rendre l’accès au réseau fret plus compétitif, a souligné le ministère, en précisant que l’Etat prendrait à sa charge “l’écart financier en résultant”.

Ce plan de relance du fret ferroviaire fera l’objet d’une publication complète dans le cadre de la présentation prochaine du volet programmation des infrastructures du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM), a précisé le ministère des transports.

Vendredi dernier, toujours à l’occasion de l’inauguration du terminal ferroviaire urbain de Chapelle International, Elisabeth Borne a également présenté 4 mesures pour développer la logistique urbaine, avec notamment la création d’une plate-forme numérique pour faciliter l’accès à l’information des conditions de livraison.

Voici ces 4 mesures :

  • Avoir une vision globale et cohérente de la mobilité intégrant les personnes et les marchandises. Les documents de planification, notamment d’urbanisme, intégreront la logistique de façon obligatoire.
  • Une plate-forme numérique nationale unique centralisera l’ensemble des règles de circulation, issues notamment des arrêtés de circulation. En rendant cette information digitale, la pertinence des calculateurs d’itinéraires en temps réel pourra être améliorée.
  • Soutenir l’installation de terminaux multimodaux en zone urbaine. Les contraintes y sont plus fortes et les conditions d’exploitation plus coûteuses. Les collectivités territoriales auront donc la possibilité d’adapter la fisclaité locale applicable aux nouveaux terminaux ferroviaires.
  • Déployer le cadre national pour des chartes sur la logistique durable en ville. Ce dispositif, fruit d’un travail collaboratif mené par l’Etat et les collectivités territoriales, permet de mettre à disposition des outils méthodologiques, des bonnes pratiques, voire un accompagnement pour la mise en œuvre d’actions d’économies d’énergie dans le secteur de la livraison de marchandises. L’expérimentation de ce cadre a été réalisée en 2017 et 2018 auprès de cinq collectivités territoriales (Montpellier, Lille, Dieppe, Communautés d’agglomérations de Grasse et de Cannes) volontaires et de tailles différentes. Cette démarche sera étendue au niveau national dans les prochains mois afin d’accélérer le dynamique de transition écologique de la logistique urbaine.

Comme le plan de relance du fret ferroviaire, ces mesures seront intégrées dans le projet de loi d’orientation des mobilités.

A quoi ressemblera Chapelle International ?

Doté d’un pôle multimodal de 15 200 mètres carrés appelé Terminal Ferroviaire Urbain, le site permettra d’acheminer les marchandises sur les derniers kilomètres vers la capitale en train. Les navettes ferroviaires convergeront vers la capitale en provenance de plateformes logistiques multimodales situées en régions (comme celle de Dourges dans le Pas-de-Calais) ou de sites d’Ile-de-France (comme le port fluvial de Bruyères sur Oise) à un rythme de deux à quatre par jour. Ces convois ferroviaires entreront directement à Paris dans l’immense hangar, où ils seront déchargés dans des petits véhicules à motorisation propre, roulant au biogaz, à l’électrique ou encore hybrides, chargés ensuite d’assurer les livraisons dans Paris intramuros. Construit sur 7 hectares d’anciens entrepôts, le projet de Chapelle International a nécessité dix ans et plus de 65 millions d’euros de travaux. Cet ensemble immobilier est porté par le groupe Sogaris ainsi que la Caisse des Dépôts et Consignations et Haropa-Ports de Paris au sein de leur filiale commune.

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