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Congrès IRU : 2 transporteurs sur 3 confiants dans les camions autonomes

camion autonome

En ouverture de son Congrès mondial qui se tient cette semaine à Muscat, dans le Sultanat d’Oman, l’IRU publie une étude qui démontre que les nouvelles technologies dont l’automatisation dans le transport routier seront une solution face à l’incertitude économique internationale. Les entreprises de transport sondées sont en majorité confiantes dans le camion autonome mais émettent des réserves financières.

450 transporteurs européens, asiatiques et des Etats arabes du Golfe ont été interrogés pour cette étude par l’organisation qui représente mondialement les entreprises de transport. La moitié des entreprises européennes sondées (57%) se disent inquiètes avec les négociations sur le Brexit dans l’impasse et avec le risque d’excès de réglementation. La majorité d’entre elles considère l’incertitude géopolitique comme la plus grande menace pour leur développement.

L’étude montre que la technologie et l’innovation sont des éléments importants pour surmonter les défis et garantir l’avenir du secteur. Elle révèle que 71% des sociétés de transport européennes interrogées pensent que « les camions autonomes deviendront une solution rentable sur les routes dans les dix prochaines années. » Elles ne sont toutefois que 21% à penser que cela deviendra une réalité d’ici cinq ans. À l’échelle mondiale, les sociétés de transport sont convaincues que le principal avantage de l’automatisation sera l’accroissement de la productivité (50%), suivi par la réduction des coûts (19%).

« Le système de transport mondial affecte la vie de chacun des sept milliards d’individus sur cette planète, de la nourriture que nous mangeons aux biens de consommation que nous achetons. Il n’est peut-être donc pas étonnant que bon nombre de problématiques auxquelles la société fait aujourd’hui face soient également considérés comme les défis les plus importants par les sociétés de transport. Cela inclut quelques-unes des principales thématiques qui dominent l’agenda international, y compris la géopolitique, le commerce et l’environnement » a déclaré Umberto de Pretto, le secrétaire général de IRU.

Toujours selon cette étude, les entreprises de transport reconnaissent que les avancées technologiques et les innovations constitueront des éléments clés pour bâtir une industrie sûre, prospère et durable à l’avenir. Presque un tiers (31%) des sociétés de transport européennes considèrent qu’améliorer la sécurité représente la plus grande opportunité d’innovation (un sentiment partagé par leurs paires au niveau mondial), tandis que seule une sur cinq cite l’automatisation.

Comme le rappelle l’IRU, il subsiste encore des obstacles concernant l’adoption de la technologie. Les sociétés de transport européennes considèrent que les principaux défis quant à l’adoption des innovations technologiques sont le coût et l’investissement (71%), suivis par le manque de personnel hautement qualifié (66%). « Cela sous-entend que certains acteurs de l’industrie n’ont pas encore accepté les nouvelles technologies et les nouveaux processus et qu’il reste encore beaucoup de travail pour créer des bases solides en matière de numérisation et d’harmonisation des formats avant de pouvoir optimiser correctement les innovations technologiques » commente l’organisation.

Boris Blanche, directeur général d’IRU, a expliqué : « Il est évident que les camions autonomes transformeront un jour le secteur – amélioration de la productivité, gains d’efficacité et améliorations des conditions de travail des conducteurs. Mais, à l’avenir, ces derniers ne seront pas totalement remplacés et l’industrie doit continuer à encourager plus de gens à embrasser cette profession. Nous devons adopter la technologie correctement et de manière responsable au fil du temps et nous assurer que l’ensemble des acteurs de l’industrie coopèrent.»

Umberto de Pretto ajoute : «Pour que la technologie s’implante et que l’industrie en tire véritablement profit, nous devons nous assurer d’avoir les bases. Cela signifie que nous devons d’abord mettre en place les bases, c’est-à-dire passer à la documentation numérique, améliorer la traçabilité, la sécurité et l’efficacité par exemple. Nous devons travailler davantage afin de faire le lien entre les opérateurs, les prestataires de services, les fabricants et les gouvernements afin de créer un environnement propice à l’innovation et à la numérisation. »

La position de l’IRU concernant le camion autonome est claire : l’organisation n’a jamais caché être en faveur des poids lourds à délégation de conduite. Mais son étude montre bien que les transporteurs ont un autre discours. Les entreprises du secteur mettent en avant l’innovation dans la sécurité avant même l’automatisation. Et, si le camion autonome devait devenir réalité, reste le coût onéreux de cette technologie qu’elle ne sont pas prêtes de payer de leur poche.

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