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Congrès UNOSTRA : « Osez une réaction à la mesure des enjeux » Sandrine Bachy, pdte

Lors de son discours de clôture de congrès de l’Unostra hier à Eurodisney, Sandrine Bachy, sa présidente, a rappelé l’utilité du camion en déclarant « nos conducteurs sont un peu les Pères Noël de tous les jours : chaque objet désiré a été transporté par un camion ». Sandrine Bachy a souligné « l’inquiétude du secteur face aux dispositions du projet de la loi de finances pour 2020 prévoyant la fin progressive du taux réduit de TICPE pour les transporteurs routiers » appelant chacun des adhérents à décider ou non d’une action.

« Quelle entreprise de transport aujourd’hui pourrait survivre sans le remboursement de la TICPE ? » a lancé la présidente. Cette dernière a fait un calcul rapide : « sachant que le remboursement de la TICPE est actuellement de 17,71 centimes du litre, que le poste carburant représente 25 % de nos couts de revient, le remboursement de la TICPE actuel représente donc 3,58 % du CA réalisé par une entreprise. Après le rabot des 2 centimes cela représentera 3,19 % du CA. La rentabilité d’une entreprise de transport en France étant de 2,2 % en 2017 d’après la Banque de France et 60 % des entreprises ayant vu leur rentabilité reculer en 2018. La fin progressive du remboursement de la TICPE est purement et simplement la chronique annoncée de la mort des TPE PME du transport routier français » a-t-elle conclu.

L’Unostra avec la FNTR et les autres fédérations du transport routier ont fait une contre-proposition au secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui « consistait à facturer aux destinataires des marchandises transportées une taxe transport » (sur le modèle de la taxe de séjour pour les hôtels). Contre-proposition qui a été rejetée par Bercy. Depuis, « le gouvernement ne nous écoute plus. Mais il va bien falloir se faire entendre d’une manière ou d’une autre » a précisé Sandrine Bachy estimant à 40 milliards d’euros le montant des taxes que le secteur paie pour emprunter les routes. La présidente a demandé à ses adhérents de réagir sur le terrain sans pour autant lancer un mot d’ordre de mouvement. « Osez une réaction à la mesure des enjeux » a déclaré la présidente de l’Unostra.

Grève ou pas grève des transporteurs routiers, la réponse de Sandrine Bachy, présidente de l’Unostra

Une table ronde a abordé les thèmes européens du transport routier. Damien Pichereau, député de la Sarthe, s’est dit confiant sur l’avancée de certains dossiers cruciaux : « on avance bien, on va dans le bon sens en particulier sur le plan européen. Le volet repos dans les cabines est désormais réglé. » Le député est revenu sur son rapport sur les véhicules utilitaires légers : « on avance beaucoup plus aujourd’hui au niveau européen que lorsque le rapport est sorti. Nous pouvons regretter qu’il n’y ait pas assez de dispositifs pour contrôler le surpoids des VUL dans certaines régions. Il y a un intérêt certain pour la sécurité routière. Il reste à savoir comment réguler ces véhicules carrossés comme de petits poids lourds » a ajouté Damien Pichereau qui a évoqué l’importance du rapport sur la logistique qui doit aboutir au comité interministériel promis par Edouard Philippe.

Paul Weick, sous-directeur des transports routiers (DGITM) (photo), a rappelé que la France a initié il y a deux ans l’Alliance du routier qui représente 12 pays : « l’Alliance a pour but de se faire entendre auprès de Bruxelles. De l’autre côté, le Parlement européen fait son travail. Nous poursuivons nos échanges avec les députés. Le paquet routier est un projet énorme, une quinzaine de textes. N’oublions pas le paquet mobilité n°2 qui est important pour les voyageurs. Le règlement 1073 pose problèmes car il remet en cause le rôle de l’établissement. Autre sujet dans l’impasse : la révision du transport combiné. » Le représentant de l’Etat a précisé que d’autres sujets aussi importants étaient en cours de discussion comme la révision du transport combiné ou le cabotage : « 2 modèles sont proposés par le conseil et le parlement. Aujourd’hui, on ne sait pas lequel le remportera. » Dernier point évoqué par Paul Weick : « le conseil a fait un pas important sur les véhicules utilitaires légers. Le parlement a proposé que la réglementation sociale du transport soit appliquée aux VUL et que ces derniers soient équipés d’un tachygraphe. Il permettra de contrôler le cabotage et le détachement. »

Béatrice Brisson, directrice des Affaires Européennes et internationales à la CPME, a précisé que « les petites et moyennes entreprises du transport étaient représentés à Bruxelles. » « Rappelons que ce n’est pas la commission européenne qui décide, ce sont les ministres. L’échange avec les petites et moyennes entreprises de transport est important. Nous organisons des rencontres qui nous permettent d’expliquer nos problématiques. »

Julio Villaescusa, président de l’UETR, a estimé pour sa part que les PMEs n’avaient pas les mêmes armes pour se défendre face à la concurrence déloyale : « notre secteur doit évoluer et avancer. Les entreprises boites à lettre portent un préjudice à notre secteur. Nous avons l’obligation de gagner de l’argent et la difficulté reste la concurrence déloyale. Nous ne sommes pas protéger contre la concurrence car la réglementation européenne ne défend que le marché des grandes entreprises mais pas les marchés intermédiaires. »

Enfin, des représentants des DOM-TOM étaient présents. Dominique Mangal, président UGTR-Unostra Guyane, a abordé la défiscalisation et l’adaptation de la réglementation européenne sociale aux Antilles. « Nos territoires sont assujettis aux mêmes règles qu’en Europe. N’importe quel transporteur antillais peut venir exploiter en Europe. Avec une exception près, nous n’avons pas les mêmes structures. Un programme de projets d’aires de repos est en cours. Nous ne pouvons pas nous obliger à respecter les lois alors que l’on bafoue les lois. » a-t-il conclu.

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