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Coronavirus : les pays de l’Est mettent leurs conducteurs en quarantaine

Des milliers de camions à l’arrêt

Défaut de transport ou de trésorerie, difficultés à franchir les frontières, des milliers de camions en provenance des pays de l’Est pratiquant du cabotage en France ont cessé de rouler. Certains pays comme la Hongrie vont même jusqu’à mettre en quarantaine leurs propres conducteurs en provenance d’Europe de l’Ouest.

Outre les camions stoppés, des dizaines de transporteurs auraient fait faillite non seulement en Pologne mais aussi en Hongrie et en Roumanie. Ceux qui survivent n’arrivent même plus à assurer les 5 à 10% de commandes de grands groupes français, allemands ou belges. Beaucoup annule les immatriculations de leurs flottes afin de ne plus honorer les assurances des véhicules. Les premiers touchés avaient été les transports de voyageurs avec 14 000 autocars à l’arrêt en Pologne en mars.

Andrzej Grawer, polonais de 49 ans, dirige une entreprise de transport à la frontière avec l’Allemagne. Sur les 10 camions, seuls deux roulent encore. « Toute ma flotte travaillait hors de Pologne, principalement en Allemagne et en France. Depuis trois semaines, tout s’est arrêté. J’ai dû trouver des contrats près de l’entreprise pour donner un peu d’argent à mes chauffeurs. Je peux tenir encore deux semaines, après je serai obligé de fermer » nous a-t-il confié.

Comme l’a précisé à la presse l’Association polonaise des transporteurs internationaux, « environ 50% des camions immatriculés dans le pays étaient à l’entreprise dès la fin mars. Les compteurs des péages électroniques sur les autoroutes l’ont confirmé. » Elle reproche au gouvernement polonais de ne pas soutenir les transporteurs. « Ils peuvent recevoir une aide ponctuelle de 1 100 euros, c’est trop peu » estime-t-elle.

Les conducteurs étrangers expulsés

Même situation catastrophique pour les transports hongrois. Dès le début du confinement dans le pays, les conducteurs en provenance d’Italie étaient mis en quarantaine obligeant les entreprises soit à recruter d’autres conducteurs soit à annuler certaines lignes en raison de la forte pénurie de routiers dans le pays. « Malheureusement, les transporteurs travaillant avec l’Italie sont nombreux. 16 000 chauffeurs sont actuellement en quarantaine » nous a indiqué la fédération des transporteurs routiers hongrois. « Sans oublier les restrictions de circulation qui ont été mises en place rapidement en Slovaquie, Slovénie, République tchèque, voisins de la Hongrie. Cela nous a obligé à revoir nos itinéraires voire à stopper des trafics étant dans l’impossibilité de traverser certains pays pour rejoindre la France ou l’Allemagne. »

Depuis, les associations du secteur ont réussi à annuler la mise en quarantaine des routiers en provenance de l’étranger. Mais l’Italie reste un pays interdit pour de nombreuses entreprises de transport hongroises. Autre problème de taille : les autorités ont décidé de renvoyer chez eux les conducteurs étrangers (roumains, serbes, ukrainiens) travaillant pour les transporteurs hongrois. 15 à 20% de ces conducteurs auraient perdu aujourd’hui leur emploi.

Pour rappel, selon le CNR, en matière de cabotage, la Pologne reste leader. Le pays cabote 73 fois plus qu’elle n’est cabotée. La Roumanie et la Bulgarie qui affichent des hausses record ont même « expulsé » l’Allemagne du Top 5 des pays qui cabotent le plus.

Conséquence de cet « arrêt » du trafic des camions des pays de l’Est : les groupes français qui sous-traitaient avec les sociétés de transport polonaises, roumaines, hongroises, se voient contraints d’augmenter les prix de transport qu’ils payaient aux transporteurs de l’Est pour les proposer à ceux français. Très souvent, ces derniers les refusent les jugeant trop bas. Et, comme nous le rapportait un transporteur français, de nombreux lots se retrouvent sans transport.

One Response

  1. Les grands groupes veulent faire du profit au détriment des petits.ils seraient bien content à ce moment de les trouves

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