Coronavirus

TEMOIGNAGE : « Avec le scolaire, tous mes conducteurs retravaillent » (Philippe Pascal, Autocars Pascal)

Après deux mois d’arrêt

Philippe Pascal se sent soulagé, du moins pour un temps. A la tête d’une entreprise de voyageurs, Autocars Pascal, basée à Agen, il a pu faire retravailler mardi une partie de ses conducteurs avec la reprise de l’activité scolaire. Tous les véhicules étaient à l’arrêt depuis deux mois. 

Quand il revoit rouler ses cars, Philippe Pascal a le sourire. « Nous reprenons en douceur. Les écoles primaires ont recommencé ce mardi. Pour l’entreprise, c’est 15 ramassages scolaires et donc autant de cars et de conducteurs. » Il faut dire que l’ensemble de son parc de cars est resté sur le parking pendant près de deux mois, ou presque. « On a fait tourner tous les véhicules pour l’entretien courant. Mon responsable mécano était présent tous les jours. Les véhicules étaient prêts à repartir et en état de rouler » nous a-t-il indiqué.

Le transporteur qui réalise 65% de ses activités dans les ramassages scolaires et lignes régulières l’avoue : « la période a été dure moralement. Le confinement a été annoncé le jeudi soir et l’arrêt a été brutal le vendredi soir. » Il a pu préserver une ligne régulière avec un car sur 4 véhicules habituellement. Aujourd’hui, l’activité reprend avec les écoles alors que les sorties scolaires et touristiques sont au point mort. Philippe Pascal préfère ne rien prévoir pour l’instant concernant la période estivale durant laquelle il transporte les enfants en centres aérés et des voyageurs en tourisme. Faire des prévisions serait trop dangereux.

Chaque car réaménagé

La reprise ne s’est pas faite pour autant à la hâte sans préparation. Chaque car a été réaménagé et adapté à la circonstance. « Nous avons dû condamner une place sur deux et les 4 places à l’avant de chaque car. En réalité, nous avions repris le dispositif de notre ligne régulière qui ne s’est pas arrêtée. Les élèves montent par la porte du milieu. Nous désinfectons chaque soir tous les cars » a-t-il précisé. Le surcoût des équipements sanitaires est estimé par le chef d’entreprise à 30 000 euros jusqu’à fin juin, soit jusqu’à la fin de la saison scolaire. Un budget de 15 euros par car et par jour. « Ça va peser sur nos comptes ! » souligne Philippe Pascal qui se demande qui va payer au bout du compte.

Lundi, les collégiens reprendront les cours, une nouvelle étape pour l’entreprise d’Agen : « cette fois, ce sont tous mes conducteurs qui reprendront le travail. J’ai 56 cars et autant de conducteurs pour les collèges. » Les lycéens reprendront plus tard. Quand on lui demande comment ont réagi les salariés à leur reprise, le dirigeant répond : « ils étaient plutôt heureux de pouvoir sortir de chez eux, de cette léthargie ! Ils ont repris avec toutes les précautions d’usage. »

Même si les transporteurs de voyageurs n’ont pas été mis à l’honneur durant cette pandémie, le patron des autocars Pascal ne s’est pas senti « délaissé par les pouvoirs publics. » « Je pense qu’ils ont compris la problématique de nos entreprises. » Mais Philippe Pascal souhaite surtout que l’on parle de ses confrères, des transporteurs de voyageurs spécialisés dans le tourisme : « ils vont souffrir beaucoup plus que nous, surtout s’ils ne font pas partie du plan tourisme que doit mettre en place le gouvernement. »

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