Coronavirus

TEMOIGNAGE : « l’activité TP reprend tout doucement » (Laurianne Raveau, L Transport)

Un métier d’urgence

Laurianne Raveau, la trentaine, est fille de transporteur. Elle a monté sa propre entreprise de transport en 2015 en se spécialisant dès le départ dans les travaux publics. Son secteur est l’un des plus impactés depuis le début du confinement. Elle a eu recours au « prêt de conducteur » via la plate-forme Transport Solidaire mise en place par l’AFT.

« Nous exerçons un métier d’urgence dans le TP. Il faut régler tous les jours des problèmes. Nous travaillons chaque jour pour le lendemain » nous a confié la cheffe d’entreprise qui avoue s’en servir dans le contexte actuel : « J’ai travaillé là-dessus pendant le confinement, ce qui m’a permis de prévoir la suite. »

Il y a cinq ans, celle qui voulait être à l’origine hôtesse de l’air a créé sa propre société de transport avec, comme point de départ, quelques camions rachetés à l’entreprise de son père transporteur. Elle se spécialise très vite dans les chantiers de terrassement et les travaux d’enrobé. Elle a tout appris au fil des mois et s’implique aujourd’hui totalement dans la profession. Outre sa casquette de cheffe d’entreprise, elle fait partie du conseil de la section Ile-de-France de la FNTR.

En mars, Laurianne a cessé totalement son activité en l’espace de quelques heures : « Nous sommes passés d’un extrême à l’autre en peu de temps. J’ai refusé des commandes puis plus rien. Contrairement à l’alimentaire où les transporteurs ont des contrats à l’année, nous, nous planifions au jour le jour. » Les 11 conducteurs de l’entreprise basée à Ballainvilliers dans l’Essonne ont été mis rapidement au chômage partiel même si la plupart souhaitait poursuivre leur travail.

Transport solidaire

La dirigeante n’a pas hésité à s’inscrire sur la plate-forme de l’AFT, Transport Solidaire. L’objectif étant de « prêter » ses conducteurs à une autre entreprise. « C’est facile, on s’inscrit comme sur le bonpoint ou comme sur un site de rencontres. C’est une délégation de personnel, on facture ce que ça nous a coûté. Et les chauffeurs retrouvent ensuite leur entreprise d’origine » nous a-t-elle indiqué.

Laurianne respire un peu : l’activité reprend doucement. « Depuis la semaine dernière, les chantiers reprennent. Je suis passée de rien à 30% de mon activité » se réjouit celle qui a appris le métier sur le terrain. Elle ne compte pas baisser les bras, bien au contraire, s’appuyant sur « un beau portefeuille, de la PME au grand groupe. » Parmi les gros contrats : le Grand Paris dont le chantier pourrait reprendre d’ici quelques jours. « Le TP est un secteur pour lequel on donne beaucoup d’un seul coup. Par exemple, en août, généralement après avoir arrêté pour les congés, il faut 2 à 3 semaines avant ça reprenne. Cette fois, je donne 2 semaines avant que l’activité reprenne complétement » se rassure la cheffe d’entreprise.

Comment marche la plate-forme d’échange de l’AFT ?

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