Coronavirus

TEMOIGNAGE : “le conteneur frigo m’a sauvé” (Marc Garavini, Transport Catalunya)

Pas de concurrence des pays de l’Est

Marc Garavini, 37 ans, est un mordu du transport routier et du camion tout court. Depuis qu’il a créé son entreprise à une encablure de l’Espagne il n’a pas lâché le volant au sens propre comme au sens figuré. Rien n’arrête ce fils de transporteur. Face à la crise du coronavirus, il a su s’adapter. Il a perdu 30% de son chiffre d’affaires. C’est le conteneur frigo, sa spécialité, qu’il l’a sauvé.

« Quand je me suis lancé, j’avais fait le pari de faire du conteneur frigo » se rappelle le jeune dirigeant dont l’entreprise est basée à Boulou, à la frontière avec l’Espagne. « Ça m’a sauvé en cette période de crise sanitaire. Il y a du boulot dans ce secteur. Et en plus, il n’y a pas de concurrence avec les transporteurs de l’Est dans les ports. »

Lorsque le train des primeurs reliant Perpignan à Rungis s’est arrêté, le transporteur a sauté sur l’occasion pour se diversifier. « J’ai mis 5 frigo sur la ligne. Il y avait beaucoup de fruits et légumes au départ de Perpignan. Cette activité représente aujourd’hui 25% de mon activité. Avec la crise, les contrats ont été maintenus mais on revenait souvent à vide au départ. Maintenant, quand on a une montée, certains nous paient la descente mais ce n’est pas systématique. Ils sont plutôt réticents. Ils le font quand ils sont coincés. Pour un retour chargé, on gagne 1200-1300 euros habituellement. Là ils nous donnent 600 euros même si nous roulons à vide. »

75% de son effectif

De 10 camions, Marc est passé à 20 véhicules (15 conteneurs et 5 frigo). En pleine crise, le patron fait travailler 75% de son effectif. « J’ai 3 gars en chômage partiel, un qui a pris ses 40 jours de congés en retard et un contaminé qui s’en est bien sorti » nous a-t-il indiqué. Marc nous avoue être agacé lorsqu’il entend que les prix grimpent à cause du transport. « Ce n’est pas vrai, ce ne sont pas les entreprises de transport qui se font de l’argent mais bien la grande distribution. La part du transport est minime » dit-il avec colère.

La suite ? Marc reste prudent. « Nous avons fait la saison des pommes et des kiwis de décembre à mi-mars. Généralement, de Pâques à fin août, les gens arrivent dans le sud et consomment. Du coup, il y a beaucoup de retours. Mais là on ne sait pas ce que vont faire les français. Vont-ils aller dans les campings cet été ? La crise n’est pas terminée » rappelle le jeune dirigeant qui ne comptent pas baisser les bras.

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