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Coup dur pour l’industrie du pneumatique Poids lourd

Les ventes de pneumatiques poids lourds sont en chute libre. Et les usines de production fonctionnent au ralenti. Michelin estime que son usine de La Roche-sur-Yon (Vendée) est « dans une situation très préoccupante », ce que craignaient les syndicats. Continental, de son côté, a annoncé un vaste programme de restructuration visant 500 millions d’euros d’économies annuelles dès 2023 en passant par des suppressions d’emplois et des fermetures d’usines. La production de pneus pour poids lourds à Petaling Jaya (Malaisie) devrait être arrêtée d’ici décembre.

C’est rare qu’un dirigeant confirme les craintes de syndicats. Le président de Michelin, Florent Menegaux, n’est pas allé par quatre chemins, il a confirmé hier les craintes syndicales quant à l’avenir du site de La Roche-sur-Yon (Vendée) spécialisé dans les pneus pour poids lourds, jugé « dans une situation très préoccupante ». En cause, des conditions « défavorables » sur le marché des pneus pour poids lourds, a affirmé M. Menegaux dans une lettre adressée au syndicat SUD, qui lui avait écrit à ce sujet le 16 septembre dernier.

Plusieurs syndicats ont fait part depuis plusieurs jours de leurs inquiétudes concernant une éventuelle fermeture de l’usine, qui emploie environ 650 salariés. A la mi-septembre, Le Monde avait pu consulter un document dans lequel le groupe faisait part aux organisations syndicales d’une perte de compétitivité dans quatre usines en France.

Un « pacte d’avenir » avait été lancé en 2016 : une nouvelle organisation du travail avait alors été mise en place en contrepartie des investissements de Michelin sur le site. Mais ce pacte soutenu par « près de 70 millions d’euros d’investissements » était « étroitement » lié « à l’évolution du segment poids lourd en Europe et au niveau de la demande, qui malheureusement sont défavorables depuis de nombreux mois maintenant », fait valoir M. Menegaux.

La situation n’est guère meilleure pour Continental qui a annoncé hier un vaste programme de restructuration visant 500 millions d’euros d’économies annuelles dès 2023 en passant par des suppressions d’emplois et des fermetures d’usines. Au total, 20.000 emplois sur 244.000 dans le monde seront concernés par des «transformations» d’ici 2029, dont des suppressions mais aussi des transferts à d’autres sites du groupe ou vers de nouvelles activités, indique l’entreprise dans un communiqué sans détailler la répartition des mesures.

L’automobile est concernée mais aussi le poids lourd. Quelque 3.000 emplois pourraient disparaître dans les prochaines années sur six sites d’ores et déjà détaillés, dont deux en Allemagne, deux aux Etats-Unis, ainsi qu’un en Italie et un en Malaisie. Les usines en Virginie et en Caroline du Nord, employant 1.400 personnes, devraient être fermées, et la production de pneus pour poids lourds à Petaling Jaya (Malaisie) arrêtée d’ici fin 2019.

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