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Décarbonation TRM : le gouvernement ne met plus en avant le tout électrique

Nous sommes visiblement dans un monde de bonne volonté. Du côté du gouvernement, de très nombreux partenaires qui participent aux discussions avec persévérance (secteur automobile, véhicule industriel dont la logistique, filières du bâtiment ou de l’aménagement). Tout ce monde était réuni hier au ministère de la transition écologique à l’invitation des ministres Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Les différentes parties prônent le mix énergétique. Le gouvernement ne se prononce plus sur le sujet alors qu’il avait mis en avant il y a quelques semaines le tout électrique pour la filière du véhicule lourd.

Cela fait des mois que le Président de la République s’est emparé du sujet de la décarbonation essentielle pour réduire les gaz à effet de serre et donc le réchauffement climatique. Le sujet est important, sensible et compliqué. Le sujet est tellement sensible qu’il faut avancer à pas comptés. C’est pour cela que le gouvernement a confié aux différentes branches concernées le soin d’élaborer eux-mêmes les propositions acceptables sur les plans à la fois économique et écologique. Clément Beaune, ministre des Transports a d’ailleurs félicité ceux qu’il appelle des partenaires qui enrichissent le travail du gouvernement.

Il s’agit là d’une méthode de travail intelligente qui permettra certainement d’avancer plus rapidement. La première Ministre, qui déclarait le 22 mai : « Nous devons tous agir, et agir vite. Nous n’avons pas un instant à perdre pour la transition écologique », ne s’est pas mouillée pour rien en annonçant deux jours avant la conférence de restitution des propositions du 24 mai que la stratégie complète devrait être élaborée d’ici à la fin du mois de juin après un dernier tour de table avec l’ensemble des acteurs concernés. Ensuite, il est probable que le Président de la République en personne fasse les annonces au début de l’été.

« Avec la présentation des feuilles de route de décarbonation du secteur des transports, nous franchissons aujourd’hui une étape indispensable à la planification écologique. Je n’aurai de cesse de le dire : si les transports représentent 30% des émissions, ils sont aussi le premier secteur de solutions pour la transition. La voiture ne peut pas être un impensé de cette ambition. L’Etat sera au rendez-vous pour soutenir les filières de la voiture électrique et des véhicules lourds décarbonés » a déclaré hier Clément Beaune, ministre chargé des Transports lors de la présentation de la feuille de route des transports.

Le secteur du TRM pour un mix énergétique

Nous comprenons qu’en ce qui concerne le transport routier, marchandises et voyageurs, les organisations professionnelles soient sur le devant de la scène, ce qui ne peut que les valoriser. Dans un communiqué de presse commun, hier soir, la FNTR, l’OTRE et l’Union TLF assurent être pleinement engagés dans la transition énergétique et insistent sur la nécessité de s’appuyer sur un mix d’énergies décarbonées adapté aux spécificités des différentes catégories de véhicules et d’usages pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Dans cette perspective, la concertation engage les transporteurs, les donneurs d’ordre, les constructeurs et les fournisseurs d’énergies.

« Ces réflexions ont permis ensuite d’alimenter les travaux d’élaboration de la feuille de route de décarbonation des véhicules lourds prévus par l’article 301 de la Loi Climat et Résilience. Cela nous a permis de remettre nos conclusions et travaux préparatoires à Clément Beaune, ministre des Transports. Ils doivent permettre d’alimenter le futur plan d’action opérationnel, de la troisième édition de la Stratégie Nationale Bas Carbone. Mais il est évident que le financement de la transition énergétique ne pourra pas être supporté par les seuls transporteurs » soulignent les fédérations partenaires.

Et après ? Alors que nous nous attendions à une feuille de route issue des propositions de la filière par le gouvernement, ce dernier a préféré laisser la parole à celle-ci. « Un travail d’alignement entre ces propositions de feuilles de route et les orientations de la planification écologique sera réalisé au cours des prochains mois, pour faire converger les exercices et intégrer les contraintes de bouclage global. » Avec quel document final ? Suspens.

2 Responses

  1. Quelle bonne nouvelle que cette ouverture à d’autres énergies dans le transport routier. L’Etat écoute enfin les professionnels contraints de s’adapter à des solutions pas toujours pertinentes. Mais que se passe-t-il sur le front des utilitaires légers qui font également partie du monde des transports ? Ce sujet a-t-il été évoqué ? A-t-on évoqué le rétrofit et son emploi local ?
    Intéressant en tout cas de savoir que l’Etat sera là pour soutenir la voiture électrique (quand même) et des véhicules lourds décarbonés. Et au milieu se positionnent 6 millions de VUL à 98 % diésel qui attendent toujours une solution.

  2. Bonjour,
    plusieurs choses me heurtent ; le transport routier est responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, d’accord, mais alors qui est responsable des autres 70 % ???
    Le gouvernement une fois de plus nous exécute un pas de danse joli peut être mais absolument inefficace comme on peut s’y attendre .
    Quelle expérience réelle de terrain ont nos décideurs ??
    et enfin , désolé d’être désagréable , mais Mme Borne avant d’être 1ere ministre a été en charge du transport et là encore la montagne a accouché d’une souris dont on ne se souvient même plus.
    En attendant le gouvernement se repose encore sur ce qu’il appelle les partenaires à qui il donne tout le travail et les responsabilités de faire ce pour quoi il est. Bravo……

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