Selon le bilan annuel 2018 de l’assureur-crédit Coface, les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse en France dès le mois de mai. C’est la construction qui a le plus souffert. Le transport routier de marchandises n’est pas loin avec une hausse de 9% des défaillances sur l’année dernière.
Le retournement de cycle dans le secteur de la construction (qui a aussi un impact indirect sur le TRM), illustré par la baisse de 5,3% des permis de construire sur les 11 premiers mois de 2018, s’est traduit par un rebond des défaillances en deuxième partie d’année.
Le bilan précise que, si les défaillances ont également crû dans le transport routier de fret (+9 %), plus de 90 % de la hausse des défaillances dans le secteur du transport s’explique par les chauffeurs de taxis. Toutefois, la forte progression des défaillances de chauffeurs de taxi est imputable à la multiplication du nombre de chauffeurs VTC, qui entraîne mécaniquement davantage d’entreprises dans la filière et in fine de procédures de défaillances.
Enfin, l’industrie agroalimentaire a enregistré une progression des défaillances en raison des difficultés traversées par les boulangers, dans un contexte de hausse des cours des céréales suite à l’épisode de sécheresse durant l’été et le début de l’automne 2018.
L’impact du mouvement des «gilets jaunes» est peu perceptible, puisque les défaillances enregistrées en décembre sont inférieures de 3,6 % à celles de décembre 2017. Quelques exceptions toutefois, notamment dans le commerce de détail, l’habillement et la restauration (+ 6 %). Aucune donnée n’est apporté en revanche concernant les entreprises de transport, « grandes oubliées » malheureusement de ce bilan. Les effets du mouvement devraient être plus marquants dans les prochains mois. Fragilisées, les entreprises devraient sentir des tensions de trésorerie avec quelques semaines de décalage, à partir de février. Selon le modèle de prévision de Coface, 53 192 défaillances d’entreprises sont à prévoir en 2019, soit une hausse de 1 % par rapport à 2018.
L’Insee est plus optimiste, du moins pour l’instant en ce début d’année. Le climat des affaires dans le transport routier reste bon, gagnant même un point. À 108, il est bien au-dessus de son niveau moyen. Les soldes relatifs à l’activité prévue et à la demande prévue croissent franchement alors que celui sur l’activité passée se dégrade nettement. Tous les soldes sont cependant au-dessus de leur moyenne.
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