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Des immatriculations VI à un niveau quasiment équivalent à 2021

Lors d’un point presse mercredi, la CSIAM a annoncé que le bilan à 9 mois du marché France 2022 des véhicules industriels enregistre des immatriculations à un niveau quasiment équivalent à 2021. Faut-il s’en réjouir ou le déplorer ?

Dans un contexte pour le moins tourmenté, entre guerre en Ukraine et approvisionnements logistiques pris en otage par l’empire du Milieu et les compagnies maritimes, on pourrait presque pousser un soupir de soulagement en constatant que 32 703 véhicules industriels de plus de 5 t ont été immatriculés au cours des 9 premiers mois 2022. Cela représente une baisse de -0.27% par rapport à la même période 2021 qui avait enregistré 32 791 immatriculations.

Henri Paccalin, président de la branche Véhicules Industriels (VI) de la CSIAM et Président de Mercedes-Benz Trucks France et Thierry Archambault, président-délégué de la CSIAM, ont rappelé qu’en 2021 le marché avait progressé de près de 6 % pour le TRM. Thierry Archambault, emblématique président exécutif de la CSIAM, précise que le segment des porteurs recule de 15%, celui des tracteurs progresse de 14%. Ceci s’explique, selon les constructeurs présents, par le besoin de renouvellement des tracteurs et les délais de carrossage. Les carrossiers étant également toujours pénalisés par les ruptures d’approvisionnements en matières premières, semi-finies, et composants. La CSIAM résume dans son communiqué la situation : « Ainsi le niveau d’immatriculation traduit davantage une capacité à maintenir tant bien que mal l’activité de production et une chaine logistique opérationnelle qu’un niveau de marché. »

Marque par marque, en terme de tendances par rapport aux 9 mois 2021, les Divers sortent gagnants à +36.46% (soit 509 immatriculations) suivis par DAF qui affiche un beau +19.75% (4 645 immatriculations) et Volvo Trucks France +13.16%  (4 575 immatriculations). Renault Trucks demeure le chef de file avec 9 791 immatriculations (+3.27%). Dans un contexte de baisse (même infime), cela signifie qu’ils ont tous pris des parts de marché. Iveco France (-11.04%) limite les dégâts vu son engagement autour des véhicules GNV aujourd’hui au point mort commercialement du fait des prix de l’énergie. MAN Trucks & Bus France a eu une année erratique en termes d’immatriculations, alternant haut et bas, et conclut son 3ème trimestre à -11.19%. Isuzu fait une année compliquée à -12.5% mais le grand perdant de ces 9 mois 2022 est Scania à -17,30%.

Les constructeurs présents et la CSIAM ont insisté sur les incertitudes qui pèsent sur la filière VI en France : quelles technologies pour les 5 ans à venir ? Quid de la mise en place des ZFEm aux règlements hétérogènes ? Quid des bio-carburants dans la transition énergétique ? Dans les fait, selon Jean-Yves Kerbrat, Président de MAN Trucks & Bus France, il y aurait eu sur les 9 mois 2022 un volume de 397 véhicules B100 Exclusifs immatriculés (code énergie B1 sur le certificat d’immatriculation). Les électriques (code énergie EL) auraient quant à eux représenté 80 unités selon Jérôme Flassayer de Volvo Trucks France. À rapporter au 32 703 immatriculations enregistrées sur la même période.

Dans le cadre des discussions ministérielles auxquelles est invitée la CSIAM (à la Task Force) la chambre syndicale insiste sur le respect de la neutralité technologique, sujet qui semble loin d’être acquis, que ce soit au plus haut niveau ou dans les cabinets de la haute administration.  Elle émet également le vœu d’une prise en compte de l’évolution des normes dans l’échelle des vignettes Crit’air ; normes comme l’Euro VII dont, pour le moment on ne sait toujours rien.

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