EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon, Ecotaxe, les politiques ont la mémoire courte

Apparemment, les leçons tirées de l’écotaxe n’ont pas suffi. A quelque chose près, on reprend les principes de la taxe poids lourd qui a tant fait parler d’elle et qui avait déclenché la colère des Bonnets Rouges. L’écotaxe qui devrait débarquer d’ici 6 ans (le délai maximum décidé) en Alsace est un copier-coller de la défunte taxe qui était née du principe du pollueur-payeur lors du Grenelle de l’environnement en 2008.

Pour gérer cette écotaxe, l’Alsace devra créer une société pour collecter l’impôt. Juste pour la petite histoire, Ecomouv’, un consortium franco-italien créée en 2011 remis en cause à plusieurs reprises qui avait la même mission devait s’installer près de Metz. La ministre de l’Ecologie de l’époque, Ségolène Royal, avait fait du contrat signé entre l’Etat et Ecomouv’ son cheval de bataille, n’excluant pas de l’attaquer sur un terrain juridique.  Le gouvernement avait décidé finalement de résilier le contrat de partenariat conclu avec Ecomouv’ le 20 octobre 2011 sous la pression des Bonnets Rouges.

Tout le monde se souvient de cette usine à gaz. Les systèmes choisis furent un véritable fiasco. On a appris quelques mois plus tard que les portiques qui se sont multipliés sur nos routes ne devaient pas servir au final à collecter la taxe mais juste à contrôler que les poids lourds concernés empruntaient bien les axes choisis. Très coûteux, les installations ne répondaient à aucun besoin !

Le feuilleton écotaxe tourne rapidement à la défaveur de ses partisans. Un rapport de la Cour des comptes conclut que « les intérêts de l’Etat n’ont pas été protégés ». Elle a ciblé en effet une série de dysfonctionnements. L’État aurait ainsi payé pendant plusieurs mois l’exploitation à vide du dispositif écotaxe, ce qui a coûté 181 millions d’euros. Par ailleurs, des installations et des équipements ont été bradés après la rupture du contrat avec Ecomouv. Les serveurs informatiques du système d’exploitation de l’écotaxe ont été vendu à 2% de leur valeur. Sans parler de l’investissement des transporteurs qui avaient déjà équipé leurs camions des fameux boitiers qui n’auront jamais servi. Ils n’ont jamais été remboursés.

Alors pourquoi repartir sur un projet qui fut un échec à 10 milliards d’euros. Certains politiques ont la mémoire courte.

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