EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : le camion ne roule plus sans logiciels

Le CES de Las Vegas qui vient de refermer ses portes l’a de nouveau confirmé : la valeur des véhicules se définit désormais en logiciels. Aujourd’hui, ils représentent la moitié du prix d’une voiture, le tiers de celui d’un poids lourds.

Au salon consacré à l’innovation technologique en électronique, ce ne sont pas les constructeurs automobiles et camions qui ont été les vedettes mais bien les équipementiers. Leurs produits se comptent par centaines sur les véhicules, tourisme et utilitaires.

ZF l’a bien compris. Le groupe qui développe déjà des technologies à la pointe dotées d’une intelligence centrale avancée en termes de sécurité, d’automatisation et d’électrification n’a pas hésité à racheter Transics ou encore Wabco qui, dans son domaine d’équipementier, propose des produits derniers cris pour les véhicules utilitaires. ZF n’est pas à sa première acquisition. En rachetant Bestmile et sa technologie, ZF va fournir une plateforme d’orchestration qui optimisera les flux d’informations, les processus opérationnels complexes et les contrôles rigoureux nécessaires pour développer et soutenir les écosystèmes de transport connectés. En clair, chacun son métier.

Sans parler des rapprochements ou des créations de filiales chez les constructeurs, des filiales dédiées à la télématique et aux logiciels.

Toujours au CES de Las Vegas, Stellantis a annoncé un partenariat majeur avec Amazon pour connecter ses véhicules, en utilisant notamment les serveurs AWS du géant américain et son système de commande vocale Alexa. Il compte investir 30 milliards d’euros d’ici 2025 dans l’électrification de ses véhicules de tourisme et utilitaires, dont 15 à 20% iront dans les logiciels.

Les constructeurs doivent revoir non seulement leur manière de produire les véhicules mais doivent établir une feuille de route sur le développement des technologies rendues possibles grâce aux logiciels, quitte à passer par des partenariats ou des rachats. C’est d’autant plus vrai pour les camions. Il n’y a qu’à observer le nombre de technologies sur un seul véhicule lourd, chaque technologie étant piloté par un seul logiciel.

Aujourd’hui, un camion sans logiciels ne roule plus.

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