EDITO HERVE REBILLON

Le flou artistique du gouvernement sur la transition énergétique

Les transporteurs s’inquiètent. Ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être manger tant la position du gouvernement sur la transition énergétique du transport routier est floue voire inexistante. De quoi y perdre leur latin. La réunion de présentation des mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat concernant le secteur à laquelle leurs représentants (fédérations) ont été conviés, il y a quelques jours, ne fait que confirmer le flou artistique du gouvernement sur le sujet.

Mais nos politiques ne doivent pas se tromper, pour quelques raisons :

Premièrement : les transporteurs n’ont jamais été opposés à cette transition dite énergétique. Pour preuve, ils ont élaboré avec ce même gouvernement un contrat qui devait être soumis à signature en mars. Depuis, plus aucune nouvelle du ministère des transports. Ce contrat se serait-il évaporé avec le confinement ?

Secondement : tardivement, le gouvernement a annoncé des aides financières sous forme de primes pour l’achat de poids lourds électriques et hydrogène. Une excellente initiative, sauf que ces véhicules arrivent tout juste ou n’existent pas à ce jour sur le marché. Les premiers véhicules lourds électriques commencent à être commercialisés et l’hydrogène n’arrivera pas dans le poids lourd avant 2 à 3 ans. Seuls des prototypes ont été présentés.

Troisièmement : les efforts des transporteurs en matière de transition énergétique ne se sont jamais arrêtés. Dès qu’ils en ont les moyens financiers, ils renouvellent leurs flottes avec des véhicules propres (gaz, électriques). Pour preuve, près de 60% du parc de poids lourds en France roule en Euro 6.

Les fédérations ne cessent de dire qu’il convient « d’appréhender la complémentarité des modes plutôt que de les opposer. » Le gouvernement fait malheureusement le contraire en faisant la promotion du fret ferroviaire. Et Bruxelles pourrait empirer la situation. En effet, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, devrait proposer, dans son discours sur l’état de l’Union attendu dans la semaine, d’étendre le système d’échange de quotas d’émission de CO2 particulièrement au transport routier, pointé du doigt. Ce qui n’arrange pas les affaires du TRM.

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