EDITO HERVE REBILLON

Le problème des camions en fin de vie

Que fait-on des camions en fin de vie ? Des milliers de pièces qui composent un poids lourd ? Avec le souci du recyclage à venir des batteries issues des véhicules électriques ? Sachant qu’aujourd’hui les camions d’occasion sont de moins en moins vendus au-delà de nos frontières.

Dans un article que nous avons publié ces derniers jours, nous indiquons que les poids lourds pourraient intégrer rapidement la directive de l’Union européenne sur les véhicules hors d’usage (VLE) qui doit être revue par Bruxelles. Cette mesure changerait ainsi la donne des véhicules industriels en fin de vie.

Le nombre de camions qui finit dans les décharges sont limités aujourd’hui car majoritairement exportés. Seuls 18 à 20% des poids lourds en fin de vie restent en France, le reste part sur le continent africain ou dans les pays de l’Est. Mais là encore, la situation évolue. Les transporteurs polonais ou hongrois acquièrent de plus en plus de camions flambants neufs et donc moins de véhicules lourds d’occasion. Quant à l’Afrique, les camions bourrés d’électronique attirent moins, faute de « pièces de rechange » difficiles à refabriquer.

Une fois les poids lourds intégrés à la directive européenne sur les véhicules hors d’usage, quelles mesures imposées ? L’ACEA qui représente les constructeurs de camions souligne, à juste titre, que, contrairement aux voitures particulières, il n’existe pas un camion type, mais bien des milliers de véhicules carrossés et différents. Il sera donc difficile pour Bruxelles de définir un cadre juste et précis pour les véhicules industriels. Et l’application de la directive s’annonce d’ores et déjà difficile pour les industriels.

Enfin, le coût. Une fois un camion « hors d’usage », plus les jours passent plus ça coûte cher. Du remorquage au recyclage, la facture est déjà importante. De plus, comme le rappelle l’Argus dans un de ses articles sur le sujet, sur un poids lourd Euro 6, 90% des matériaux composites qui composent le véhicule ne sont pas recyclables et vont directement en décharge.

Le secteur va devoir y réfléchir avant qu’on lui demande des comptes à l’heure du tout écologique. Comme d’autres constructeurs, Renault Trucks s’est penché sur le recyclage des poids lourds et vient de lancer une étude avec Indra et le soutien financier de l’Ademe. L’idée serait de créer une filière de recyclage ayant pour mission principale la réutilisation des pièces pour poids lourds.

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