EDITO HERVE REBILLON

L’écotaxe, un enjeu régional

Doit-on encore parler d’écotaxe ? N’est-elle pas enterrée, et ce à double titre ? Le gouvernement ne s’y est pas trompé pour mieux amener le sujet, il parle désormais de contribution spécifique au transport routier. Jusqu’ici par trop de changement si ce n‘est la formulation. Le projet du gouvernement ressemble plus à une vignette. Car les premiers textes évoquent un forfait et non un paiement au kilomètre, comme le prévoyait la défunte écotaxe.

On remarquera au passage que certains protagonistes de l’écotaxe enterrée en 2014 ont encore aujourd’hui des responsabilités. Elisabeth Borne, ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal, avait tenté en tant que ministre des transports de la relancer, mais en vain. Et Valérie Pécresse, actuelle présidente de la région Ile-de-France et qui souhaite relancer une écotaxe, était ministre du budget à l’époque. Pour l’anecdote, elle a rappelé aux sénateurs la semaine dernière qu’elle avait elle-même signé le contrat avec Ecomouv qui était censé gérer l’écotaxe. Nous connaissons la fin de l’histoire.

Après, le projet d’écotaxe a un enjeu politique en vue des élections régionales. Le projet de loi Climat donne la liberté aux régions d’imposer la création d’une écotaxe. Ça tombe bien puisque le gouvernement propose aux régions et aux départements de prendre en main la gestion des routes. Rien que plus facile que de demander aux poids lourds de payer. Ce n’est pas nouveau et bien que la taxe à l’essieu soit initialement prévue pour cela.

Les fédérations de transport routier ont du pain sur la planche. Cette fois, ce n’est plus Paris qui va devoir bouger mais bien la base, les régions qui vont devoir « négocier » au cas par cas avec les élus locaux. La FNTR compte bien faire pression sur les candidats aux élections régionales sur ce sujet.

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