EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : les sénateurs inventent les itinéraires de fuite

Dans le rapport de leur mission d’information relative au transport de marchandises face aux impératifs environnementaux, les sénateurs Rémy Pointereau et Nicole Bonnefoy n’hésitent pas à enfoncer le clou en préconisant de durcir les mesures anti-camion. Pire, ils inventent les « itinéraires de fuite ». Surréaliste.

L’idée des sénateurs est simple et sans appel : ils souhaitent lister ce qu’ils ont nommé les « itinéraires de fuite », les routes que les routiers prennent pour « éviter les péages ». Dans un but bien précis : ajouter aux ZFE, ces zones à faibles émissions, des ZRN, des « zones de réduction de nuisances ». Les politiques veulent clairement limiter voire interdire la traversée de certaines petites villes et villages.

Utiliser le mot « fuite », n’est-ce pas humiliant pour des femmes et des hommes qui ont toujours répondu présents en pleine pandémie alors que chacun d’entre nous était confiné chez soi, bien à l’abri du virus ?

Alors, une question : par où vont passer les milliers de camions qui roulent tous les jours en France si nous leur interdisons de plus en plus les villes et bientôt les villages ? Leur itinéraire quotidien va rapidement se transformer en un véritable jeu de pistes et en vrai parcours du combattant.

Fort heureusement, cette préconisation qui pourrait devenir un amendement dans le cadre du projet Climat n’a peu de chance d’être votée. Sinon, à ce rythme, les camions n’auront plus de droit de bouger !

One Response

  1. Je pense qu’un compromis peut être trouvé. Éviter de traverser les villes avec les camions en transit devient une nécessité pour le bien être des habitants et la quietude des chauffeurs. Cependant financer les contournements peut pour beaucoup de villes en montagne devenir une mission impossible. A titre d’exemple la RN88 reliant Toulouse avec Lyon est devenue un itinéraire de fuite avec une économie à la clé de 160 € de péage pour un PL catégorie 4 et 80kms de moins comparé au tracé autoroutier.
    Sur les 460kms avec la RN88 tout sera bientôt en 2×2 voies sauf environ 100kms pour traverser la Lozère et le sud haute-loire. Le relief montagneux pour uniquement contourner les petits villages nécessite de gros travaux estimé à 1 milliard € , le seul contournement de la ville de Langogne mis à l’étude est est évalué à 87 M€ avec une route simple 1×2 voies.
    Personnellement je pense que la solution mis,en place sur la RCEA est une façon de financer ces travaux. La simplification des installations qui se limitent à des portiques sur les tronçons payants permet pour un montant modique de financer ces contournements. Comme beaucoup de projets en France, il faut une étape de rejet par la population c’est le cas en 2014 concernant les portiques. Ne pensez vous pas que cette solution soit approuvée à la fois par les usagers et les transporteurs routiers ?
    Cordialement
    Yvan 0651786144

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