EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon, pas d’appel à projet mais des aides directes

54 milliards d’euros, l’addition risque d’être rudement salée ! C’est ce que va coûter la décarbonation pour le transport routier d’ici 2040, comme l’annonce dans son dernier édito Florence Berthelot de la FNTR. « C’est une estimation basse » prévient-elle.

Bref, nous sommes loin des sommes issues des appels à projets lancés par le gouvernement pour, dit-il, « soutenir l’acquisition de camions électriques ».

Sortons notre calculette. Le dernier appel à projet en date (la semaine dernière) est de 60 millions d’euros dont 55 millions pour les camions électriques et 5 millions d’euros pour les autocars électriques. Pour la partie poids lourd, les 55 millions pourrait financer totalement environ 190 camions électriques. Or, l’aide est limité par véhicule : jusqu’à 150 000 euros. Soit un tiers du prix, cela revient à aider à financer 500 véhicules.

Et décrocher une aide d’un appel d’offre relève d’un véritable parcours de combattant, à en croire déjà les constructeurs. Pour les transporteurs, c’est peine perdue. Et le plus souvent, ce sont les collectivités locales qui en bénéficient. Renault Trucks a révélé qu’en 2022, sur ses 500 camions électriques vendus, 50% étaient de la benne à ordure.

Non, ce sont des aides directes que les transporteurs ont besoin. Comme dans les autres pays de l’Union européenne. L’Allemagne va jusqu’à 350 000 euros d’aide pour l’acquisition d’un camion zéro émission. En aide directe ! 160 000 en Belgique, ou encore 135 000 aux Pays-Bas. En Espagne, ce sont les petites et moyennes entreprises de transport qui profitent le plus des aides : jusqu’à 190 000 euros (et seulement 130 000 euros pour les grandes groupes).

Qu’attend le gouvernement français ? Peut-on se contenter des 141 camions électriques vendus en 2022 ?

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