EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon, Pénurie : allons-nous aussi importer de la main d’œuvre étrangère ?

Accueillir de la main d’œuvre étrangère, une aubaine ou une mauvaise idée ? Quoi qu’il en soit, les britanniques ont décidé d’ouvrir leurs frontières aux routiers étrangers. Le gouvernement se dit prêt à délivrer pas moins de 10 500 visas de 3 mois.

En France, il manquerait près de 50 000 conducteurs routiers. Le double en quatre ans. Et la situation ne devrait guère s’arranger. Les départs en retraite se multiplient et les postes ne sont pas remplacés. Reste à savoir si nous pourrions subir la même situation de ruptures de stocks comme les anglais.

Importer des conducteurs étrangers serait la solution ? Probablement pas. Rappelons que les règles ne sont plus les mêmes outre-Manche, Brexit oblige, les anglais ne profitent plus des lois européennes. Contrairement à leurs collègues britanniques, les transporteurs français n’ont pas besoin de demander une autorisation particulière s’ils embauchent un travailleur européen sur le territoire français. Ce dernier bénéficie d’un principe de libre circulation.

En revanche, de nouvelles mesures ont été annoncées dans le cadre du Paquet routier. Plus particulièrement pour les travailleurs détachés (salarié envoyé par son employeur dans un autre Etat membre), le Paquet mobilité a fixé de nouvelles règles qui s’applique au cabotage et aux opérations de transport international (à l’exception du transit) ainsi qu’aux opérations bilatérales (transport depuis l’Etat membre d’où provient le conducteur vers un autre pays et vice-versa).

Pourtant, d’autres pistes existent. La France devrait comme l’a décidé la Grande-Bretagne accélérer les obtentions de permis poids lourd. Encore aujourd’hui, trop de conducteurs sont en attente de leur permis. Les attentes sont interminables. Si les entreprises de transport ne peuvent augmenter les salaires, le gouvernement pourrait les aider. Et plus généralement, comme je l’ai indiqué dans un précédent édito, un plan de soutien serait le bienvenu pour le transport routier, sur le modèle du plan d’aides au ferroviaire. La balle est (encore) dans le camp des politiques. Il est encore temps, après il sera trop tard.

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