EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : pénurie d’électricité, le pire scénario

Et si le pire scénario se réalisait. C’est devenu une réalité. L’Australie s’apprête à suspendre le système de marché électrique en proie à une menace de coupures généralisées. Que vont devenir les véhicules électriques ? Les principales villes du pays-continent utilisent déjà près de 3 700 utilitaires électriques pour la livraison urbaine et pas moins de 2 200 bus électriques.

Un pays sans électricité est une économie amorphe. Plus d’énergie pour les foyers, plus d’énergie pour les approvisionnements, et désormais plus d’énergie pour les transports puisque de plus en plus de bus, utilitaires et camions roulent aujourd’hui sur batteries. Et rappelons que c’est une volonté des principaux constructeurs de véhicules industriels.

L’opérateur du marché australien de l’énergie a annoncé qu’il avait « suspendu le marché au comptant » de l’électricité dans «toutes les régions» parce qu’il n’assurait plus «un approvisionnement sûr et fiable». Tout est dit. Un tel scénario était utopique hier, réalité aujourd’hui.

L’Australie est un exemple parmi d’autres pays. Le scénario ne pouvait pas être pire. Même s’il est un des trois premiers producteurs de gaz et de charbon du monde, un quart de ses centrales thermiques sont à l’arrêt pour cause de pannes ou de travaux de maintenance. Il a dû se reporter sur l’électricité qui vient aujourd’hui à manquer.

Bref, les transporteurs qui ont opté pour des véhicules roulant au gaz et à l’électrique doivent s’en mordre les doigts. Et la France n’est pas à l’abri d’une telle pénurie. Il devient obligatoire de prendre en compte dans les calculs de la transition énergétique les productions des nouvelles énergies, leurs coûts et leurs capacités industrielles, sinon on va droit dans le mur. L’électricité et le gaz mais aussi tous les biocarburants sont concernés. Personne n’ose le dire mais les matières premières d’origine végétale, animale ou issue de déchets peuvent venir aussi à manquer. Il va falloir changer rapidement la feuille de route de la transition énergétique.

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