EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : pourquoi vouloir toucher au sacré ?

Nous ne saurons jamais si c’était une maladresse ou si c’était bien réfléchi. Toujours est-il que le pire a été évité. Le feu a été éteint à temps. L’idée de rendre cotisables et imposables les indemnités de déplacement des routiers était inconcevable et insolent.

Les indemnités de déplacement ont toujours été pour les conducteurs un complément des salaires. Des salaires qui ne dépassent pas le smic pour la plupart. Les frais constituent donc un apport non négligeable.

Imposer et cotiser les indemnités des routiers aurait été, une fois de plus, mal comprendre le secteur. Le gouvernement n’est pas à sa première manœuvre. Rappelons-nous en 2017 quand il avait voulu rendre possible en entreprise la négociation des primes, le 13eme mois et les frais de déplacement. Après de âpres discussions, les syndicats avaient obtenu leur sanctuarisation. Pourquoi vouloir toucher à un sujet si sensible chez les routiers ?

Il a suffi de quelques jours et d’une réunion au gouvernement pour modifier le fameux BOSS, le Bulletin Officiel de la sécurité sociale. Comme quoi …

L’idée était si impensable que le patronat a fait un geste de soutien aux côtés des syndicats. FO Transport qui a été le premier à tirer la sonnette d’alarme remercie même Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, d’avoir été sur la même ligne sur le sujet et « d’avoir œuvré chacun de son côté. » Comme quoi, quand le secteur du TRM peut être uni, cela donne des résultats. Et tout le monde y trouve son compte.

One Response

  1. Bonjour,

    Merci de votre éditorial.

    Vous posez le débat de ce qui sera toujours un sujet délicat et qui bénéficie depuis longtemps une tolérance: Les frais de déplacements ne sont pas un complément de salaire, mais un défraiement pour des coûts engendrés par une obligation de mobilité professionnelle.

    A ce titre, l’URSAAF ne peut que vouloir faire appliquer la règle. Et cette règle permet de financer notre modèle social.

    Vu de ma fenêtre, il est temps que les discussions sur la convention collective transport – a minima pour le volet conducteur – aboutissent à une régularisation de la situation permettant de supprimer définitivement le risque de litige et de re qualification.

    Est le bon moment, je pense que oui mais il va falloir faire accepter aux consommateurs de payer le vrai prix du transport, et pour cela l’ensemble des acteurs doivent massivement communiquer dans une période d’inflation à cause des matières premières.

    C’est de ce courage dont le métier à besoin, car cela n’ira pas mieux demain, juste avec de la croissance.

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