EDITO HERVE REBILLON

EDITO de Hervé Rébillon : recherche secrétaire d’Etat au transport désespérément

Les organisations professionnelles ont acté : il n’y aura pas de ministère des transports, ni de ministre délégué. La plupart estimant qu’il vaut mieux ne pas avoir de ministère qu’un mauvais ministère. L’ex-ministre de tutelle qui est parti du gouvernement avant l’heure a laissé les fédérations du transport routier sur leur fin.

Il faut donc trouver un secrétaire d’Etat au transport qui appliquera les volontés de la nouvelle Première ministre. Car, sans aucun doute, Elisabeth Borne voudra décider des mesures pour le secteur qu’elle connait bien.

Va-t-elle nommer un ou une proche ? Anne-Marie Idrac parait parmi les favoris car elle correspond à tous les critères : elles se connaissent et s’apprécient depuis plusieurs années. Et pour ceux qui ne le savent pas encore, Anne-Marie Idrac fut secrétaire d’Etat au transport dans le gouvernement d’Alain Juppé de 1995 à 1997. Comme Elisabeth Borne, elle a dirigé la RATP de 2002 à 2006. De plus, l’actuelle cheffe du gouvernement ajouterait une femme à son équipe.

Anne-Marie Idrac connait bien les dossiers du transport : routier (elle est présidente de France Logistique et donc ancienne secrétaire d’Etat au transport), rail (elle dirigea la SNCF) et aérien (elle est administratrice d’Air France). Et j’oubliais parmi ses nombreuses fonctions, elle est Haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes. Bref, le transport ne lui est pas étranger, loin de là. Et depuis des années, elle connait les principaux acteurs du secteur.

Autre point à ce profil idéal pour Elisabeth Borne et Emmanuel Macron. Elle est une centriste. Son arrivée permettrait d’équilibrer les représentants des tendances politiques en France dans le nouveau gouvernement.

Mais si elle devait accepter un poste de secrétaire d’Etat, elle devrait démissionner de ses nombreux mandats qu’elle détient en tant présidente de plusieurs associations et administratrice dans divers groupes comme Air France, Total ou encore Saint-Gobain. Elle est une femme très active particulièrement dans le transport. Un atout.

Plusieurs autres noms circulent déjà. Celui de Damien Pichereau. Mais ce dernier a déclaré qu’il retournait dans le privé. Pourtant, le député macroniste de la Sarthe connait lui aussi le transport. Il est l’auteur du rapport sur le Soutien à l’innovation dans le domaine du véhicule automatisé réalisé l’an dernier pour le compte du ministère des transports, rapport qu’il a élaboré d’ailleurs avec Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre déléguée chargée de l’Industrie et désormais ministre de la transition énergétique (qu’il dépendrait si on lui confie le secrétariat d’Etat au transport), à l’occasion du Conseil ministériel pour le Développement et l’Innovation dans les Transports (CMDIT). En 2018, le gouvernement lui avait confié aussi une mission afin d’analyser le développement du recours aux véhicules utilitaires légers (VUL) dans le transport routier de marchandises et de formuler des propositions de mesures de régulation nouvelles qui pourraient être promues aux niveaux européen et national. Un rapport avait été alors remis à … Elisabeth Borne, alors ministre des transports.

Mais nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise avec Emmanuel Macron. Même si Elisabeth Borne lui souffle quelques noms à l’oreille, le chef de l’Etat pourrait nommer un inconnu au transport, ce que redoutent les partenaires sociaux du transport routier. Le suspens est entier.

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