EDITO HERVE REBILLON

Pourquoi le camion autonome ne décolle pas en France

Un camion autonome vient de parcourir 4 500 kilomètres traversant les Etats-Unis d’ouest en est. Des tests similaires ont été lancés en Europe, particulièrement en Allemagne et en Suède. Et rien en France. Pourquoi un tel retard ou, pour l’heure, une telle absence ? Plusieurs raisons.

Tout d’abord, la plupart des maisons mères des constructeurs sont basés hors de France, en Allemagne, en Suède et en Italie. Renault Trucks, le seul constructeur national, ne juge pas opportun les camions autonomes, même s’il a dans ses cartons un projet depuis quelques années. Projet qui restera très certainement dans les cartons …

Les pouvoirs publics sont timides sur tout ce qui concerne le poids lourd, on le voit aussi avec un autre projet : les méga-camions. Les services dits techniques du ministère des transports sont d’accord : les 25,25 ont une utilité même dans l’hexagone. Mais le gouvernement fait la sourde oreille. Décidément, la France n’aime pas le camion.

Les transporteurs, du moins les fédérations qui les représentent, s’intéressent au camion autonome. C’est dans l’air du temps. Pour preuve, la FNTR a été associée à la première “vraie étude” sur le sujet. L’OTRE de son côté est partenaire à un projet dont nous ne savons pas s’il aboutira. Scania qui fait partie du projet ne pourra mettre à disposition qu’un « camion autonome » de niveau 2. C’est-à-dire une automatisation partielle, le conducteur restant maître du camion. En clair ce que l’on trouve déjà sur nos routes vu que les nouvelles gammes sont dotées des dernières technologies de systèmes connectés.

A moins d’une réglementation européenne sur les véhicules industriels autonomes qui permettrait à la France de s’y mettre, il n’y a peu de chances que le camion autonome même sous la forme du platooning voit le jour rapidement chez nous. Et comme tous les pays, la France est confrontée aux conditions drastiques qu’impose un véhicule autonome que ce soit au niveau des technologies, des responsabilités ou encore l’organisation des flux de marchandises. Sans compter le surcoût évident de l’équipement.

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