Alors que le remplaçant de Nicolas Hulot est en passe d’être nommé, nous pouvons nous poser la question, à savoir si un ministre de l’Ecologie est vraiment indispensable. Le feuilleton de la redevance temporelle poids lourd (vignette) nous montre que Matignon est le seul maître à bord et que le ministre de tutelle de celui du transport ne décide pas grand chose.
Le premier ministre n’a eu besoin de personne pour annoncer l’interdiction des néonicotinoïdes, tueurs d’abeille. Le gouvernement se l’est attribué alors que le projet avait été voté en 2016 ! Matignon n’a fait que prendre, le 1er août, le décret qui précise les conditions d’application de la loi, comme le prévoyait la loi votée il y a deux ans.
Concernant la Loi d’Orientation sur les Mobilités, la LOM, plusieurs volets dont la vignette poids lourds échappent au ministère de l’Ecologie et par là-même à celui des transports même si Elisabeth Borne en est devenue la porte-parole. En clair, c’est elle que Matignon envoie aux médias pour s’exprimer sur le sujet. Sans compter l’intervention discrète mais certaine de Bercy dans l’arbitrage de la vignette poids lourd.
Enfin, le départ de Nicolas Hulot qui n’a pas caché ne pas avoir la maîtrise des dossiers sensibles ne fait que confirmer que ce ministère vert est une simple vitrine. Comme l’a déclaré un proche de Macron, Hulot avait le rôle de négociateur mais pas de décideur. Le décideur reste bel et bien le président.
Alors quel est l’intérêt de préserver un tel ministère qui ne fait que diminuer le rôle du ministère des transports ? Les clés de l’écologie, ce ne sera jamais le ministre de tutelle qui la détient mais bien l’Elysée et Bercy puisque les différents gouvernements ont décidé le principe pollueur payeur avec la création de taxes dont le transport routier en paie déjà le prix fort.
Quand les secrétaires d’Etat au transport se succédaient boulevard Saint-Germain, les fédérations de transport routier demandaient la mise en place d’un véritable ministère des transports. Ce qui fut chose faite avec la nomination d’un ministre des transports. Mais c’était crier victoire trop vite car avec la création d’un ministère de l’Ecologie, celui des transports s’est vu mettre sur une voie de garage.
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