A (RE)VOIR Actu

Enquête : la pénurie de conducteurs devrait doubler en 2022

routier camion OPCO

Comme nous l’avons vu la semaine dernière, alors que les Etats-Unis subissent désormais un surplus de conducteurs routiers, la plupart des autres pays sont confrontées à une pénurie de main d’œuvre roulante. C’est ce que confirme une enquête de l’IRU qui parle d’une augmentation « à un rythme alarmant ».

L’IRU a ainsi interrogé plus de 1 500 opérateurs de transport routier dans 25 pays des Amériques, d’Asie et d’Europe. Le bilan est dramatique : seule l’Eurasie enregistre une baisse de la pénurie. Pour le secrétaire général de l’IRU, Umberto de Pretto : « la pénurie chronique de chauffeurs s’aggrave, des millions de postes restant vacants. Cela expose les économies et les communautés déjà en difficulté à un risque accru d’inflation, de problèmes de mobilité sociale et d’effondrement de la chaîne d’approvisionnement. »

En Europe, la pénurie a bondi de 42 % entre 2020 et 2021, avec des postes de conducteurs vacants atteignant 71 000 en Roumanie, 80 000 en Pologne et en Allemagne et 100 000 au Royaume-Uni. Au Mexique, elle a augmenté de 30 % pour atteindre 54 000 ; en Chine de 140 % pour atteindre 1,8 million.

À l’horizon 2022, alors que les entreprises argentines et chinoises prévoient de légères améliorations, les opérateurs de la plupart des régions s’attendent à ce que les pénuries de chauffeurs routiers continuent d’augmenter : la Turquie de 15 %, le Mexique de 32 %, et l’Eurasie et l’Europe de 40 %.

Bombe à retardement démographique

Les jeunes conducteurs de moins de 25 ans sont restés une petite minorité, à 6 ou 7 % de la population des routiers, dans la plupart des régions. En revanche, il y a entre deux et cinq fois plus de conducteurs âgés de plus de 55 ans dans toutes les régions, à l’exception de la Chine et du Mexique. Aux États-Unis et en Europe, les conducteurs âgés représentent environ un tiers de la main-d’œuvre. L’Europe a l’âge moyen des conducteurs le plus élevé, à 47 ans.

Selon les transporteurs routiers, la crise actuelle de la pénurie de chauffeurs est causée par un manque de conducteurs qualifiés dans toutes les régions, à l’exception de la Chine et de la Turquie, qui citent respectivement les conditions de conduite et l’image de la profession comme principales causes.

« Les opérateurs de transport routier font leur part, mais les gouvernements et les autorités doivent rester concentrés, en particulier pour améliorer les infrastructures de stationnement, l’accès à la formation et encourager davantage de femmes et de jeunes dans la profession », a conclu le secrétaire général de l’IRU.

6 Responses

  1. 53 ans ,30 ans de route dont 28 dans la même boîte et en effet je vois très peu de jeunes (la 20 ene)autour de moi .dans dix ans on sera presque tous partis au mieux à la retraite.soyons courageux et courageuses, pardon!

  2. Si des jeunes ne veulent pas faire ce métier, c’est normal le taux horaire d’un conducteur c’est guère plus que le smic car les contrats sont de 186 heures (en général les grosses boites ne veulent pas payer plus de 200 heures mensuel) 1500 euros net plus les frais de route 800 à 900 euros partir la semaine dormir dans le camion loin de sa famille plus personne ne veux le faire surtout pour un salaire de 2400 euros avec les frais.

  3. Moi ,j ai fait 38ans de route,en retraite depuis 5ans.
    J aurais aimé reprendre,pour quelques heures,mais cela diminurai ma retraite qui n est pas énorme.Alors ont laisse la place au jeune.
    Mais vous ne trouverez plus de chauffeur,qui, veulent rester bloqué les week ends,,pour un salaire de misère.
    Courage.

  4. Bonjour,
    Manque de parking, manque de douche ou douche trop chère, accueil chez les clients à revoir complètement, attendre des heures sur un parking surchauffé, ce n’est pas génial, faire 1 km pour prendre un café et une douche dans une station-service lorsqu’il fait -5° ou qu’il pleut ça n’engage pas à rouler, manque de respect des clients, des transporteurs, des autorités qui mettent de plus en plus d’interdiction aux plus de 7,5 t ou des limitations de vitesse à 30 Km pour les P.L. alors que ça ne se justifie pas.
    Moyenne d’âge dans ma société, 56 ans ! Pas de relève, ils ne veulent pas faire ce métier dans les conditions que nous les faisons et pour le salaire que nous avons.
    Stoppez la géolocalisation de flicage, laissez les conducteurs choisir leur route, les endroits où ils font leurs pauses, rendez leur la liberté que nous avions il y a 34-40 ans.
    Des solutions ? Aucune, au pire en augmentant largement les salaires, vous aurez quelques mercenaires qui rouleront pour l’argent et pas par passion et qui quitteront le métier une fois qu’ils auront mis assez d’argent de coté.

  5. Pour faire un rajout, il faudrait aussi faire un travail de fond sur le respect.
    Il faudrait rappeler aux exploitants qu’ils donnent des instructions de chargement et pas des ordres à des subalternes.
    Les exploitants pensent que parce qu’ils donnent des instructions aux conducteurs, ils ont le droit de vie ou de mort sur lui, j’ai pu constater dans de nombreuses sociétés, qu’il n’y avait aucun respect.
    Pas de bonjour, de s’il te plaît, merci, bonne soirée que ce soit de vive voix ou sur les messages, pas de merci lorsqu’un gars arrive à livrer alors que ce n’était pas évident, etc.
    La politesse, ça permet quand même de faire passer pas mal de chose et j’ai souvent vu des conducteurs se prendre la tête avec des exploitants pour des bêtises et partir non pas à cause du travail ou du matériel, mais à cause du manque de respect et de politesse.
    L’accueil chez les clients est important aussi, un sas presque fermé où l’on n’entend quasiment pas la personne qui est de l’autre côté et qui ne répond pas à votre bonjour, ça n’engage pas à vouloir y retourner.
    Par contre un client où il y a un accueil agréable, une machine à café une douche des sanitaires propres, ça change la donne.
    Si les donneurs d’ordres, les clients et les transporteurs travaillaient sur ces points là, je pense qu’on pourrait inverser la tendance.

  6. J’ais quitté le transport il y a tout juste dix ans sans regrets après seize années; ce n’était pas le salaire le plus problématique ou le fait de devoir changer soi même une roue crevée, je pense que le GPS a fait régresser le niveau des conducteurs, mais les conditions de travail, semaines interminables avec des journées compliquées à organiser en fonction de la législation, RSE et code de la route, des impératifs de livraison, des travaux, des accidents, des interdictions de circulation pour trois flocons de neige, les parkings saturés, l’insécurité, matériel bas de gamme sans clim autonome et souvent pas attitré excepté pour “le chouchou du patron”, les chauffeurs reconnus handicapés et les femmes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *