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Etude bp2r : un retour de la surcapacité

Dans son étude annuelle, bp2r confirme la baisse de l’activité des entreprises de transport en France et en Europe. Le transport B2B est le plus touché. Elle révèle, sans surprise, l’arrêt des recrutements et un retour de la surcapacité depuis septembre.

L’étude indique que le coronavirus a provoqué un écroulement des volumes transportés en particulier pendant la phase de confinement. La récession, forte ou faible, concerne 54% des répondants. C’est 36 points de plus qu’en 2019. Le précédent « record » date de 2012, avec 36% de répondants déclarant un recul de l’activité. Avec les mesures de confinement et la fermeture des commerces, c’est bien sûr le transport B2B qui a été le plus touché. Aussi, les segments qui y sont rattachés souffrent davantage. La belle dynamique de recrutement de ces dernières années, tirée par une situation économique acceptable, est interrompue. Seuls 44% des prestataires interrogés rapportent avoir recruté au-delà du renouvellement de l’effectif, en baisse de 19 points par rapport à 2019.

Vers le retour de la surcapacité

La crise du COVID semble provoquer un retour à une situation d’excès de l’offre, plus palpable après la rentrée 2020. Pour la première fois depuis 2016, les transporteurs sont plus nombreux à faire état d’une situation de surcapacité que de sous-capacité. Néanmoins, la majorité relative, avec 39% des répondants, rapportent plutôt une situation d’équilibre. Entre le reconfinement et les malheureusement probables défaillances d’entreprises du TRM, l’incertitude est de mise : la situation globale pourrait encore évoluer dans un sens ou dans l’autre.

Face à l’effondrement des volumes et à un équilibre capacitaire désavantageux, les transporteurs vont chercher à limiter leurs augmentations tarifaires hors gazole. Le niveau moyen d’augmentation demandé aux chargeurs pour les 12 prochains mois est de seulement 1,66% en moyenne. Pour retrouver des niveaux aussi bas, il faut revenir à 2015-2016.

Des finances préoccupantes

Les transporteurs interrogés estiment à 42% que la santé financière de leur entreprise s’est dégradée. C’est 12 points de plus que l’an passé. Les proportions exprimées sont quasiment la copie conforme de celles de 2013, soit la pire année enregistrée par ce sondage annuel en termes de situation financière.

Enjeux et priorités : les prestataires se replient sur des recettes classiques

Face à la crise et à l’incertitude, les transporteurs se focalisent sur les bases : à 76%, les prestataires interrogés souhaitent sécuriser leurs contrats actuels en travaillant sur la relation avec leurs clients actuels. A 67%, ils veulent également acquérir de nouveaux clients. Les préoccupations financières sont évidemment prégnantes : 60% des répondants veulent améliorer la rentabilité de leur collaboration avec chacun de leurs clients. Les enjeux de transformation digitale ou de transition écologique sont nettement en retrait.

Enfin, au plus fort de la crise, les volumes B2C, tirés par le e-commerce, figurent parmi les seuls à avoir résisté au plus fort de la crise. Peut-on pour autant s’attendre à des transformations chez les transporteurs qui travaillent sur des segments pouvant s’adapter à la livraison aux particuliers ? A priori non. Pourtant, les entreprises du TRM ne semblent pas vouloir pleinement surfer sur cette vague. 38% des répondants déclarent que leur entreprise n’envisage pas de transformation structurelle pour 2021, quand bien même l’opportunité est bien reconnue. Si l’on ignore les transporteurs se déclarant déjà spécialistes du segment, cela représente la majorité absolue des répondants. Cela est sans doute le reflet d’une capacité d’investissement forcément contrainte plutôt que d’une volonté réfléchie.

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