Présentée au congrès de la FNTR la semaine dernière, l’enquête annuelle réalisée par la Banque de France des Hauts-de-France montre que le chiffre d’affaires des entreprises de transport a progressé en 2018 (+ 7,8 %) mais la rentabilité financière fléchit. Le recours à l’intérim a un impact défavorable.
C’est une photographie complète du TRM dans les Hauts-de-France que la direction régionale de la Banque de France réalise pour le compte de la FNTR. L’étude ACSEL (Analyse Conjoncturelle et Structurelle Economique Locale) présentée le 26 septembre au congrès de la FNTR fait état de signaux économiques encourageants en 2018 mais qu’il convient de nuancer.
Fait marquant : 6 dirigeants sur 10 ont moins de 50 ans dans les Hauts-de-France. En tendance, 8 entreprises sur 10 ont enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires en 2018. «Le TRM est surperformant avec un taux de variation du CA de + 7,1 % en 2018 », a expliqué Kathie Werquin-Wattebled, directrice régionale des Hauts-de-France de la Banque de France. Pour rappel, le taux de variation du CA était de + 5,4 % en 2017. Seul bémol, 4 entreprises sur 10 ont connu une progression de leur rentabilité en 2018. « On constate une érosion de la rentabilité depuis 2016 quand on analyse deux ratios : le taux de valeur ajoutée et le taux de marge d’exploitation » a souligné Kathie Werquin-Wattebled. Au total, on compte une défaillance pour 3 créations d’entreprises.
Intensification du recours à l’intérim
Autre enseignement marquant, le rendement de la main d’oeuvre se contracte depuis 3 ans et se situe à 10 000 euros par salarié. Le TRM a certes enregistré de nouveaux recrutements en 2018 mais il a fortement intensifié en parallèle le recours à l’intérim qui a un impact défavorable. 7 entreprises sur 10 sont bénéficiaires en 2018 (72 % en 2018 contre 76 % en 2017). « La rentabilité financière fléchit mais reste très correcte à un taux de 12,4 % en 2018 », a nuancé Kathie Werquin-Wattebled. Les structures financières sont renforcées : le poids des fonds propres sur le total bilan est passé de 27 % en 2013 à 31 % en 2018 (il représente 47 % dans les services). Et le taux d’endettement financier baisse : il est passé de 113 % en 2013 à 95 % en 2018 (il représente 83 % dans les services).
En outre, l’augmentation du poids des charges de personnel (76 % en 2018 contre 75 % en 2017) se répercute sur l’autofinancement qui baisse (14 % en 2018 contre 15 % en 2017). Enfin, 70 % des entreprises du TRM ont une capacité de remboursement très satisfaisante (moins de 3,5 ans). « En définitive, on plafonne en terme de rentabilité, a résumé Kathie Werquin-Wattebled.
Le vrai sujet de la profession, c’est la problématique RH. Profitez des taux d’intérêt bas pour investir. Les entreprises de transport doivent donner du sens pour recruter et fidéliser les jeunes. C’est ce que recherche la génération « millenials ». Travailler sur la RSE et la formation permet de fidéliser et de faciliter les recrutements.»
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