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3e Enquête FNTR : 60% des transporteurs en arrêt partiel malgré le déconfinement

21% des camions ne roulent toujours pas

Dans sa 3e enquête sur les conséquences de la pandémie sur le secteur du transport routier que TRM24 vous révèle en exclusivité, la FNTR donne un aperçu précis de l’état de santé des entreprises de transport françaises alors que le déconfinement a débuté. Elles sont encore 60% annonçant l’arrêt partiel de leur activité et 21% des camions se trouvent toujours à l’arrêt complet. Il en ressort très clairement que « le secteur est très affaibli et que la reprise de l’activité est très lente », la plupart des entreprises subissant des déséquilibres : pression sur les prix, augmentation des kilomètres à vide et surcoûts.

Réalisée entre le 13 et 19 mai 2020, l’enquête est la première en phase de déconfinement. Elle révèle plusieurs points importants :

Une chute du chiffre d’affaire respectivement à – 48 % en mars et à – 44 % en avril

Une hausse de 21% des kilomètres à vide par rapport à la moyenne habituelle

Une augmentation de 7,2% des charges liés aux coûts directs de l’achat de gel hydroalcoolique, masques et autres équipements

Une surcapacité en matière d’offre qui génère une baisse des prix du transport : 30 % des entreprises ont des pressions sur les prix de la part de leurs donneurs d’ordre et observent une forte baisse des prix en matière d’affrètement.

 

« Nul ne peut ignorer que les transporteurs et leurs équipes ont été un maillon essentiel de la continuité de la chaîne logistique pendant la crise » déclare Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. « Alors que la reprise s’avère très lente, le gouvernement doit rapidement répondre aux difficultés que le secteur rencontre et qui mettent en péril tant les entreprises elles-mêmes que les emplois. Nous ne pouvons pas être les grands oubliés de la politique de relance gouvernementale. » La FNTR demande au gouvernement un plan de relance. Ce dernier n’a pas répondu à ce jour à l’appel réitéré cette semaine avec l’ensemble des organisations professionnels de la branche.

A lire aussi : Les fédérations du transport routier s’impatientent d’un plan de relance

Reprise très lente de l’activité

Même si elles ne sont que 3% à l’arrêt total (contre 27% en avril), près de 60% des entreprises de transport (hors alimentaire) sont encore en arrêt partiel, n’ayant donc pas retrouvé leur activité normale. 21% des camions sont toujours au parking et n’ont pas repris la route (31% en Ile-de-France). Autre signe de la fragilité et la précarité des transporteurs français : la baisse de leurs chiffres d’affaires. – 48 % en mars et de – 44 % en avril. Pour rappel, la seconde enquête avait révélé que, sur le mois d’avril, 16 % des entreprises avaient perdu plus de 75 % de CA. L’Ile-de-France, le Centre-Val de Loire, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand Est paient le plus lourd tribu, les transporteurs de ces régions constatent la plus forte baisse de leur chiffre d’affaires pendant ces deux derniers mois (jusqu’à -56% en IDF). En revanche, les transporteurs de Bretagne et de Nouvelle-Aquitaine constatent une baisse de leur CA, mais dans des proportions moindres que dans les régions précédemment citées (-35% en Bretagne).

De nombreux déséquilibres

L’enquête de la FNTR parle « d’une profonde désorganisation du marché du transport de marchandises. » Parmi les principales raisons :  une hausse importante de 21% des kilomètres à vide. Le CNR estime le surcoût sur chaque kilomètre réalisé à + 15,3 % par rapport à la situation avant crise sanitaire. L’augmentation des coûts directs du fait de l’achat des dispositifs de protections (gel hydroalcoolique et masques, équipements divers) ne sont pas anodins. L’enquête indique une hausse du poste de charges de 7,4 %. Enfin, les coûts indirects liés à la perte de productivité pèsent sur les trésoreries des entreprises de transport, comme le rallongement des temps de chargement et de déchargement (40 % des entreprises présentent ce type de difficultés) ou encore les délais de transport.

L’enquête constate une surcapacité en matière d’offre qui génère une baisse des prix de transport : 30 % des entreprises évoquent des pressions sur les prix de la part des chargeurs. Plus d’un quart des entreprises interrogées constatent une baisse des prix en affrètement. Plus globalement, de nombreuses entreprises de transport signalent des pressions tarifaires à la baisse de la part de leurs clients.

Parmi les autres problèmes externes rencontrées par les entreprises interrogées : l’arrêt de l’activité de ses clients (pour 38%), difficultés au chargement ou à la livraison (pour 38%).

Un avenir fragile

L’enquête révèle aussi que plus d’un tiers des entreprises de transport n’excluent pas de réduire les effectifs. Elles ne sont que 1% à vouloir embaucher dans les prochaines semaines. 33 % des dirigeants sont confiants contre 54 % pas confiants En moyenne 15 % des conducteurs se trouvent encore en chômage partiel, Mais 12 % des entreprises affichent encore entre 25 et 49 % de leurs effectifs dans ce dispositif(

(Re)lire la 2e Enquête FNTR

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