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Grève SNCF : quel impact sur le fret ?

Le conflit à la SNCF qui débute aujourd’hui va affecter non seulement les voyageurs mais aussi le fret. Beaucoup de chargeurs ne voudraient pas revivre les grèves SNCF de 2014 et 2016 qui avaient été catastrophiques pour les industriels. Ils ont anticipé avec des solutions de back-up malheureusement parfois coûteuses.

Mais, pour ne pas revivre certaines grèves passées, la plupart des chargeurs ont prévu de reporter leur fret sur d’autres modes comme la route. Ce que l’on appelle un plan B.

« Les chargeurs ont anticipé. La difficulté, ce n’est pas maintenant mais après (si la grève devait perdurer) » nous a déclaré l’AUTF. « Ce qui nous a gêné, c’est le manque d’information sur les horaires » a précisé un adhérent de l’Association des utilisateurs de transport de fret. La grève SNCF, un impact ? « Tout dépend de ce que vous transportez. Ce n’est pas la même conséquence si vous acheminez de la chimie » a-t-il ajouté.

En effet, lors de telle grève, les entreprises qui utilisent le fret pour transporter régulièrement de gros volumes sont les plus impactées. Ce sont les industries chimiques, céréalières, agroalimentaires ou de construction.

Seul hic : il est impossible de tout reporter sur les camions. « Le camion transporte en moyenne 25 tonnes contre 1000 à 1200 tonnes pour un train. Impossible de faire passer tous les gros volumes par la route » tient à préciser l’AUTF.

En 2014, la grève SNCF avait perturbé le fret. « Les industriels, en particulier ceux de la chimie, avaient tiré la sonnette d’alarme » titraient certains journaux économiques. L’acheminement de leur marchandise par voie ferroviaire est sévèrement touché par le mouvement social. «Le fret est à l’arrêt quasi complet. Même les entreprises privées sont touchées car on ne leur fournit pas leurs sillons (infrastructures nécessaires à la circulation du train, NDLR) ou parce que les grévistes bloquent les gares», déplore l’AUTF déjà à l’époque.

L’Union des industries chimiques (UIC) évoquait «une situation très critique pour plusieurs entreprises du secteur» et dénonçait un conflit social qui a de «graves conséquences» sur leur activité. «Certaines unités de production risquent de s’arrêter si elles ne sont pas livrées par voie ferroviaire au plus vite», déclarait-elle. L’activité du fret ferroviaire avait eu du mal à se remettre en marche.

Plus récemment, en 2016, la grève à la SNCF entraînait une division par deux du nombre de trains de fret. Le conflit à la SNCF ne doit pas durer pour les voyageurs mais aussi pour les industriels. Car reporter sur plusieurs modes de transport comme la route peut s’avérer onéreux. Et cette situation pourrait mettre en danger certaines entreprises.

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