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Immatriculations PL : le couperet du tachygraphe a joué les troubles fêtes

A fin septembre, 42 641 poids lourds étaient immatriculés en France (+8,3%). Ce chiffre a été annoncé vendredi lors d’un point presse de la branche véhicules industriels de la CSIAM (Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle) qui rassemble les constructeurs camions. Les raisons de cette embellie ? Entre autres le couperet du tachygraphe qui a, semble-t-il, joué les troubles fêtes en juin. Les marques présentes ont annoncé cependant un manque de 50 000 conducteurs, mécaniciens ou encore informaticiens dans la filière camions.

« La courbe 2019 ne marque pas la saisonnalité habituelle » a souligné Thierry Archambault, président délégué de la CSIAM précisant : « le segment des tracteurs a enregistré une hausse de +11% (23 923 unités). Celui des porteurs profite aussi d’une hausse, certes moins dynamique, : +5,3% (18 718 unités) mais enregistre un net ralentissement. »

Source : SCIAM

Jean-Marc Diss, président de la branche VI de la CSIAM et directeur général de Mercedes-Benz Trucks France, estime pour sa part que le couperet du tachygraphe en juin a fait monter les ventes de 3 000 véhicules sur deux mois. » Thierry Kilidjean, directeur général d’Iveco France a rebondi en précisant « qu’ils avaient enregistré une anticipation des immatriculations avant le 15 juin (date d’entrée en vigueur du nouveau tachy). Le marché a pris 50% rien qu’en juin ».

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Mais un bé mol : « le point marquant aujourd’hui : on accuse un ralentissement en raison en particulier des ventes du véhicule d’occasion » a précisé Thierry Archambault avant de rappeler « un problème structurel perdure : le manque de conducteurs et des autres métiers de la filière camions. On estime à 50 000 la pénurie de conducteurs, mécaniciens ou encore informaticiens. »

« Une meilleure activité économique en début d’année et un renouvellement des euro 6 ont soutenu le marché. On s’oriente vers 52-53 000 immatriculations d’ici la fin de l’année » a conclu Thierry Archambault. Christophe Tharrault, président de Volvo Trucks France a estimé : « Nous sommes sur des rythmes classiques sur les commandes, ce qui nous amène à une belle année. Revenir à 50 000 me paraît logique. »

Les constructeurs présents sont revenus sur les prochains objectifs CO2 fixés par Bruxelles. Ils ont estimé que la facture pourrait être salée. « Pour Mercedes, on a estimé que la pénalité pour un gramme de C02 coûterait 300 millions d’euros » a déclaré Jean-Marc Diss. Leur seule roue de secours pour éviter de payer des pénalités : « une loi qui devrait permettre d’offrir les moyens d’atteindre les objectifs » a souligné Philippe Canetti, directeur général de DAF Trucks France.

Les solutions alternatives se développent malgré de nombreux « freins » comme l’implantation insuffisante de station pour le gaz. « Nous avons pourtant de plus en plus de demandes de clients pour l’option gaz suite à une demande de leurs chargeurs » a précisé Christophe Tharrault de Volvo Trucks France. « Le gaz représente en France entre 1 et 2% du poids lourds. Nous, chez Volvo Trucks, nous avons vendu un millier de véhicules au gaz » a déclaré Thierry Kilidjean d’Iveco.

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