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Invalidation de Patrick Cholton-FFC : l’ancien président de la FFC Constructeurs réagit

Suite à l’invalidation de Patrick Cholton à la présidence de la Fédération française de carrosserie, les réactions sont nombreuses. Philippe Sandrin, ancien président de la FFC Constructeurs, a souhaité s’exprimer. Concernant le départ de Patrick Cholton qui reste président de CARPROMO et de Solutrans, il parle de « débarquement dans une période où le contexte économique, sociétal et social subit des bouleversements d’une rare violence ».

TRM24 : Vous avez subi votre propre destitution en mars 2021 en tant que Président de la FFC Constructeurs ? :

Philippe Sandrin :

« Ma destitution en tant que Président de la FFC Constructeurs n’a qu’une unique raison : son CODIR dans sa majorité, n’acceptait plus ma relation saine, respectueuse et constructive avec la FFC et les autres branches, en opposition au conflit latent entretenu par l’égo de certains dirigeants de la FFC Constructeurs. Pourtant grâce au travail de Patrick Cholton, SOLUTRANS est aujourd’hui le 1er salon Européen. Il a par ailleurs redonné à la FFC une structure financière apte à affronter notre contexte économique durablement, et adopté de nouveaux modes de communications pour la Fédération en réussissant à médiatiser plus que jamais, une image concrète des compétences de nos entreprises. L’objectif de la FFC Constructeurs était d’imposer à la FFC de modifier ses statuts, à la fois pour les actualiser, mais surtout pour, de manière inavouée, reprendre au plus vite le pouvoir à travers une nouvelle répartition du nombre d’administrateurs au sein du Conseil d’Administration de la FFC. Ce chantage (modification des statuts contre la possibilité pour le président Cholton de se représenter pour un troisième mandat), je m’y suis opposé à l’époque en tant que Président de la FFC Constructeurs, considérant que certaines modifications de statuts pouvaient certes se justifier, mais avec respect et professionnalisme envers les autres présidents et membres. En mars 2021, cette divergence de vue s’est transformée en « putsch » durant un CODIR de la FFC Constructeurs lors duquel j’ai été démis de mes fonctions de Président. Cela leur a permis d’organiser au plus vite, un vote négatif de notre branche lors du Conseil d’Administration de la FFC en avril 2021, pour refuser la modification statutaire de la FFC, visant à permettre à tout président de la FFC de pouvoir effectuer jusqu’à 3 mandats. Malheureusement, le vote pour cette proposition de modification statutaire a échoué, à une voix près, et cela après de multiples pressions indignes exercées par certains dirigeants de la FFC Constructeurs sur nos propres adhérents, au mépris de notre charte éthique. Jamais je n’aurai imaginé une telle violence à mon égard … »

TRM24 : votre éviction pouvait-elle être due aux résultats de votre banche ?

Philippe Sandrin :

« Certainement pas ! En trois ans de mandat : nous avons augmenté le nombre d’adhérents de 20%, nous avons retrouvé une autonomie financière jamais égalée depuis dix ans et dynamisé l’ensemble des ateliers techniques dans lesquels la participation a décuplé. De fait, par ces résultats nous avons pu stabiliser le coût des adhésions pour 2021, augmenter nos compétences dans les nouvelles énergies et motorisations, engager enfin, un investissement significatif pour apporter un nouvel outil à nos adhérents afin de les aider à respecter les nouvelles règlementations techniques. J’ai espéré à l’époque, que la branche des carrossiers-constructeurs puisse garder le cap de ces décisions mais la relation avec les autres branches aujourd’hui s’est fortement dégradée et la confiance qui avait été retrouvée, a de nouveau laissé place à la méfiance et la défiance initiées par notre branche…

Après mon éviction en 2021, j’avais présenté mes excuses à l’ensemble de nos adhérents pour ne pas avoir réussi durant mon mandat, à fédérer suffisamment autour de moi pour empêcher cette chasse aux sorcières qui a annihilé trois ans de relation avec la FFC et remis à l’ordre du jour une crise fédérale empreinte de soif de pouvoir et d’égo. »

TRM24 : pourtant, le contexte économique ne se prête-t-il pas davantage à une union des forces pour réussir ?

Philippe Sandrin :

« La mobilité est composée de quatre acteurs : les constructeurs VI, les carrossiers-constructeurs, les équipementiers et les réparateurs. Nous avons tous pour objectif de répondre aux besoins de nos clients communs, tout en nous engageant à marche forcée dans de nouvelles énergies, technologies, compétences (particulièrement l’électronique) et qui révolutionnent nos pratiques. Par la synergie de nos activités, nous devons être en mesure d’accompagner nos adhérents devant les défis sociétaux et l’arrivée de nouveaux métiers, engendrés par cette révolution. La crise actuelle apporte de nouveaux obstacles au quotidien à chaque acteur, et la synergie entre nous devrait nous aider à les affronter avec plus de confiance. Cependant pour cela, il faut de toute urgence à nouveau se respecter et s’associer avec humilité. »