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Iveco : le Nikola Tre à pile à combustible sera testé à Fos-sur-Mer fin 2022

A l’occasion d’une conférence de presse hier consacrée à ses résultats commerciaux, Iveco France a confirmé son engagement en faveur des véhicules GNV et a détaillé le calendrier avec l’Américain Nikola. Le le Nikola Tre à pile à combustible sera testé fin 2022 à Fos-sur-Mer.

Iveco France a une vision du marché du véhicule industriel qui rend délicate toute base de comparaison. Prenons les segments tels que définis par Emilio Portillo, directeur général d’Iveco France. Sur les 3,5t et jusqu’à 7,5 t (typiquement les véhicules pouvant se conduire avec des permis B et C1), Iveco France estime ce segment à 110 157 unités en 2021 (en croissance de 8,6% par rapport à 2020). Sur celui-ci, le groupe revendique 16,8% de part de marché, en hausse de 1,8% par rapport à 2020. « Une part de marché record pour le Daily depuis 30 ans sur le marché France » a affirmé Emilio Portillo. Faute de parler en immatriculations, Iveco se base sur les facturations à 18 368 unités (+ 29% par rapport à 2020). Les points forts traditionnels de l’Iveco Daily demeurent, à savoir les châssis-cabine, ce qui se traduit par une pénétration de la marque de 30% sur les bennes. Les véhicules carrossés prêt à partir Order & Drive ont joué un rôle commercial non négligeable avec 2 400 ventes assurées par ce biais.

Emilio Portillo, directeur général d’Iveco France

En gammes distribution, avec l’inamovible Eurocargo (de 7,5 à 15,9 t de PTAC) la firme estime le MTM France à 3994 unités (+6,1% par rapport à 2020). Sur ce volume, Iveco France en revendique 15,4%, une baisse de 0,9% par rapport à 2020. Paradoxalement, en facturations, il y aurait eu une hausse à 715 unités. Sur ce volume Iveco se félicite des 99 Eurocargo GNV.

En gammes lourdes (plus de 16 t de PTAC, routiers et chantiers, porteurs comme tracteurs), Iveco France analyse le segment à 38 611 unités en 2021 (+5,6% vs. 2020). La part de marché d’Iveco est ici de 6,4% (-0,4% vs. 2020) ce qui représente pour Iveco France 2 371 factures (+17% vs. 2020).

La bonne nouvelle pour Iveco France est la hausse de 88% de prises de commandes et le dynamisme des ventes via le réseau (hors contrats flottes). De même, les véhicules GNV ont été dynamiques avec +8% dans le volume de commandes. La captive financière, Iveco Capital, a financé 30% des ventes de l’année 2021 (+2% vs. 2020). Quant aux contrats de maintenance, ils ont été choisis par 50% des clients en Daily, 26% des clients d’Eurocargo et, tout de même, 41% des clients des gammes lourdes. L’activité pièces de rechange a également été dynamique, malgré les problèmes liés aux ruptures d’approvisionnement.

Iveco croit toujours au GNV

Clément Chandon, responsable produits Iveco, reconnaît une quasi égalité dans les utilitaires légers de 3,5t jusqu’à 7,5t entre les immatriculations GNV et électriques pour l’année 2021 : 1 378 GNV pour 1 366 électriques et 163 hybrides. Iveco compte (ré)investir le segment des utilitaires électriques avec la nouvelle génération d’Iveco Daily à batteries lithium-ion, qui n’aura donc rien à voir avec la précédente génération à batteries sodium-soufre dites Zebra. Il sera disponible aussi bien en châssis-cabine qu’en fourgons, avec un PTRA homologué pouvant aller jusqu’à 10 tonnes. A ce propos, Clément Chandon propose que le PTAC des utilitaires légers à batteries puisse être porté à 4,5 t avec le permis B afin de maintenir la compétitivité de charge utile pour ces véhicules, « une mesure qui ne coûterait rien à l’Etat » ajoute-t-il malicieusement. Ce modèle tiendra la vedette lors du prochain salon IAA 2022 à Hanovre. Pour les plus de 7,5 t, Iveco recense 1 686 véhicules GNV, 76 immatriculations en code B1 (alias B100 exclusif), 26 électriques, 5 véhicules alimentés à l’ED95 et 1 hybride.

Dans l’offre énergétique, le groupe Iveco mise sur le GNV, aux côtés des carburants de synthèse xTL (dont le HVO et le bioHVO) et l’électrique. Sur ce dernier point, elle se veut confiante quant aux développements en cours avec Nikola. D’ici à juin 2022, le Nikola Tre à batteries sera en test en conditions réelles d’exploitation en porte-container, sur le site fermé du port de Hambourg (Allemagne Fédérale). En décembre 2022, sera mis en test le Nikola Tre à pile à combustible sur Fos-sur-Mer, premier tracteur routier lourd qui ravitaillera du dihydrogène sous 700 bar de pression (jusqu’à présent c’était 350 bar, le 700 était réservé aux voitures). Les livraisons en série du Nikola Tre tracteur 4×2 pour l’Europe sont prévues pour 2023 dans le réseau Iveco. En 2024, le groupe espère livrer ses premiers tracteurs 6×2 à pile à combustible. Clément Chandon évoque des fournisseurs « tous européens, hormis pour les batteries, en provenance des Etats-Unis ». Par ailleurs, Iveco nous a confirmé qu’il assurait le suivi et l’entretien des camions Hyundai à pile à combustible en circulation en Suisse.

La marque ne souhaite pas développer de motorisations B100 jugées trop franco-française. Clément Chandon a réaffirmé sa confiance dans le GNV, tout en précisant que l’avenir est le bioGNV d’origine renouvelable. Cela imposera quelques révisions fiscales ou stratégiques. Il s’est plu à rappeler le choix fait par l’Italie de flécher le bioGNV vers les transports ainsi que l’exemption de LKW-Maut en Allemagne pour les véhicules GNV.

Quant à 2022, Emilio Portillo, directeur général d’Iveco France, il a tablé initialement pour 2022 sur un niveau d’immatriculations équivalent, ou très légèrement inférieur, à celui de 2021. « Depuis une vingtaine de jours c’est très difficile d’anticiper. Nos objectifs de production sont pratiquement vus à la journée » confie-t-il. Emilio Portillo observe que les porteurs demeurent dynamiques en prises de commandes en ce début d’année 2022, effet probable des anticipations autour des ZFE-m et des délais de carrossage. Situation différente en tracteurs, où ces prises de commandes se ralentissent. L’impact de la crise autour des prix du GNV n’aurait entraîné, selon Othman Al Bawarshi, directeur commercial gammes lourdes d’Iveco France, également responsable des grands comptes et des flottes, que quelques dizaines d’annulations de commandes pour 2022.

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