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La CATP et Agir Transport demandent un moratoire sur la transition énergétique

La parution de la dernière mise à jour de l’étude sur les différentes motorisations d’autobus fait sortir Agir Transport de la réserve. Elle demande avec la CATP un moratoire sur la transition énergétique.

L’étude comparative sur les différentes motorisations des autobus datée de juin 2024 est devenue un document de référence pour toute la filière du transport de voyageurs. Cette quatrième édition se base sur les appels d’offres et accords-cadres passés via la CATP et retours d’expérience des exploitants des réseaux adhérents à Agir Transport. Pour cette dernière édition, la CATP casse le mythe si souvent invoqué des « économies d’échelle » des nouvelles énergies puisque le différentiel de coûts de possession entre un véhicule thermique (Diesel ou GNV) et un électrique à charge lente « reste très significatif (+23% sur une durée d’exploitation de 15 ans) sans parler de l’hydrogène dont le déploiement est encore plus coûteux ».

Partant de ce constat, Agir Transport « demande aux pouvoirs publics un moratoire sur les normes en matière de transition énergétique des véhicules ». Marc Delayer, administrateur d’Agir Transport délégué à la CATP, alerte : « les normes issues de directives européennes et leurs surtranspositions françaises ne sont pas adaptées au parc français qui compte plus de 44% de véhicules qui sont des Diesel euro V ou antérieurs » Selon Agir Transport, la priorité devrait être accordée au passage à Euro VI afin d’améliorer qualité de l’air, réduction des émissions de CO2 tout en préservant les finances des collectivités et opérateurs.

Un problème de méthode

Marc Delayer critique également l’approche de l’administration : « De surcroît, la manque de planification réglementaire et législative cohérente au niveau national et européen est également préjudiciable à toute la filière industrielle et aux collectivités qui ne peuvent déployer une stratégie d’acquisition sur le long terme (…) C’est aussi une condition pour maintenir une filière européenne ».

Il semble y avoir, pour reprendre une dialectique chère aux militants de syndicats ouvriers « une convergence des luttes » entre TRM et TRV puisque Catherine Pila, présidente de Agir Transport, rappelle que les collectivités et autorités organisatrices doivent « composer avec de nouvelles normes très directives qui imposent des coûts d’achat et d’usage très élevée alors qu’elles ne sont pas accompagnées par l’Etat ».

La seule réponse possible pour les autorités organisatrices serait donc de prolonger la durée de vie des véhicules exploités. L’autre danger étant un assèchement des ressources des exploitants et autorités organisatrices alors que la priorité demeure, selon Agir Transport et la CATP, dans le renouvellement des véhicules les plus anciens (euro Vi et antérieurs) et le déploiement d’une offre de transports plus étoffe pour contrer l’impact environnemental du transport individuel.

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