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La directive sur les véhicules hors d’usage pourrait intégrer bientôt les poids lourds

La directive de l’Union européenne sur les véhicules hors d’usage (VLE) devrait évoluer. La commission européenne devrait faire de nouvelles propositions prochainement. L’ACEA qui représente les constructeurs VI souhaite y inclure les véhicules lourds (HDV), camions et bus.

Mise en œuvre en 2000, la directive ELV exclut pour l’heure les poids lourds et les bus. L’ACEA tient à préciser que les camions et les bus, s’ils sont intégrés à la directive, devront être traités différemment des voitures. « Il existe des milliers de véhicules industriels différents et, contrairement au segment des voitures particulières. Il n’existe pas de modèles de véhicules standard » souligne l’ACEA.

Lire la position de l’ACEA dans son intégralité

De plus, de manière générale, un camion n’est pas un véhicule fini lorsqu’il quitte la chaîne de production du constructeur. Les carrossiers complètent ces véhicules avec une grande variété d’équipements spéciaux (grues, pompes à béton, unités de réfrigération, etc.) nécessaires pour remplir la tâche spécifique d’un véhicule. Jusqu’à trois sociétés différentes (fabricant de châssis, carrossier et client professionnel) sont responsables des différents composants du véhicule achevé. « Ce qui crée une situation très complexe en ce qui concerne la responsabilité du producteur en fin de vie d’un camion ou d’un bus » ajoute l’ACEA qui estime que la directive devra prendre en compte ces spécifications de l’industrie du véhicule lourd.

D’autres notions ne doivent pas être oubliés. Les poids lourds et les bus (catégories N2, N3 et M2, M3) sont vendus en faibles volumes (425 150 véhicules dans l’ensemble de l’UE en 2018) par rapport aux voitures particulières (15,2 millions d’unités). De plus, en raison de leurs modes d’utilisation très différents, le kilométrage à vie des véhicules lourds est généralement beaucoup plus élevé que celui des voitures particulières.

Les HDV sont utilisés à des fins commerciales et atteignent une durée de vie plus longue que les voitures. La plupart d’entre eux, après avoir passé la première partie de leur vie en Europe, sont encore utilisés pendant longtemps dans d’autres régions du monde, où les véhicules d’occasion sont impératifs pour le développement de ces pays. En raison des faibles volumes, seul un petit nombre de camions et de bus sont mis au rebut (c’est-à-dire des déchets qui finissent dans des décharges) en Europe. Par conséquent, la pertinence de l’impact environnemental des camions et des bus est limitée par rapport à d’autres biens de consommation.

« En plus des véhicules entiers, les pièces pour camions et autobus sont également souvent reconditionnées à plusieurs reprises comme les moteurs et les transmissions. De telles pièces et véhicules sont utilisés et vendus comme neufs, avec des garanties » rappelle l’ACEA. À mesure qu’un véhicule lourd vieillit, le fait qu’il soit composé d’au moins 80% d’acier et de fer rend les matériaux utilisés dans ces véhicules très attrayants et adaptés au recyclage. « La réutilisation et le recyclage des camions et des bus est une activité très rentable » indique-t-elle.

La semaine dernière, Renault Trucks et Indra annonçaient avoir lancé une étude préalable à la mise en place d’une filière de recyclage et de réutilisation de pièces pour poids lourds. Cette étude est réalisée avec le soutien financier de l’ADEME.

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