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La présidente de la région Ile-de-France dit oui à une écotaxe

Mauvaise nouvelle pour les poids lourds qui transitent par l’Ile-de-France. S’exprimant hier devant la commission de l’aménagement du territoire du Sénat, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, s’est dite favorable à la mise en place d’une écotaxe pour les poids lourds dans le cadre de la loi Climat présentée au conseil des ministres. La présidente souhaite créer un ecosystème pour le secteur du transport routier.

« Je suis favorable philosophiquement (à l’écotaxe) à l’idée que le bilan carbone soit compté dans le prix des produits. Si l’on veut retrouver notre compétitivité et avoir de la relocalisation de production et notamment de produits industriels, il faut que le bilan carbone des produits qui arrivent dans nos assiettes, sur notre table ou que nous consommons soit pris en compte (dans le prix). Ça passe par une fiscalité écologique » a déclaré Valérie Pecresse précisant qu’elle était pour une écotaxe pour les poids lourds en transit seulement, « l’Ile-de-France étant situé au centre d’un nœud routier par lequel passent des poids lourds qui vont du nord au sud de l’Europe en permanence. »

Répondant aux sénateurs qui lui rappellent qu’une écotaxe pour les camions en transit est contraire aux normes européennes, la présidente a déclaré qu’elle était prête à prendre des engagements politiques. Elle est prête à redistribuer l’argent récolté de l’écotaxe dans l’entretien des routes dans la région et dans le renouvellement des flottes de camions auprès des transporteurs. « Le changement de motorisation ne suffira pas », a-t-elle estimé, « il faudra penser aussi à installer des bornes de recharges pour les camions électriques. » La présidente souhaite créer un ecosystème pour le secteur du transport routier « afin de les aider à faire cette transition écologique. »

La présidente a rappelé aux sénateurs que l’écotaxe était un dossier qu’elle connaissait puisque, lorsqu’elle était ministre du budget, elle avait signé le contrat avec Ecomouv qui devait gérer l’écotaxe lancée lors du mandat de François Hollande.

« J’en vois les difficultés et les effets pervers » a-t-elle précisé. La présidente de région a toutefois précisé qu’elle consulterait le transport routier : « il faut une négociation avec les transporteurs parce qu’ils sont très, très durement impactés par la crise (sanitaire) et l’idée n’est pas de mettre à mal tout un secteur d’activité économique qui fait des faibles marges. »

La présidente a évoqué la logistique urbaine précisant qu’il s’agissait d’un sujet important. Elle a soumis l’idée de tunnels dédiés exclusivement à l’acheminement de colis et de marchandises en Ile-de-France. Elle s’est dite favorable à revoir l’utilisation des fleuves dans la région pour transporter le fret.

Valérie Pécresse, également présidente d’Ile-de-France Mobilités, a suggéré que les autoroutes franciliennes soient transférées à l’autorité régionale des transports publics. « Ile-de-France Mobilités serait extrêmement heureuse, dans le cadre de la loi 4D, de se voir confier la compétence des routes d’intérêt régional», a-t-elle dit aux sénateurs citant le périphérique parisien, les autoroutes de rocade A86 et A104, et les autoroutes pénétrantes dans Paris après les péage» (A1, A3, A4, A6, A10, A13, A15…). Ce qui veut dire que la présidente pourrait installer une écotaxe notamment sur ces axes.

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