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Le remanufacturing implique une valeur ajoutée

Lors du salon Equip’Auto 2023 à Lyon, plusieurs tables rondes ont porté sur les questions de recyclage, de pièces de réemploi et reconditionnées (ou remanufacturées). Des sujets d’actualité, tant en raison de la révision des textes européens relatifs aux véhicules hors d’usage que de pressions réglementaires françaises (loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire).

Une de ces tables rondes rappelle fort utilement quelques distinctions fondamentales entre pièces de réemploi (ou d’occasion), pièces reconditionnées et pièces remanufacturées en échange-standard. « Le remanufacturing implique une valeur ajoutée » a expliqué Julien Dubois de la branche Mobilians Remanufacturing.

Outre les classiques « machines tournantes » et organes de transmission (boîtes, embrayages) viennent désormais s’ajouter les composants électroniques (calculateurs, centrales ABS, etc) et depuis quelques temps turbo-compresseurs et injecteurs. Plusieurs intervenants évoquent la question clef : « le problème ce sont les approvisionnements pour trouver de la pièce de bonne qualité ». Olivier Lenormand de Multirex Auto a contractualisé avec 80 centres de démantèlement de véhicules hors d’usage.

Mais il existe de nombreux gisements « dormants » dans les ateliers, y compris pour les réseaux de constructeurs. François De Ribet, de Valeo Remanufacturing plaide pour une meilleure circulation des pièces afin d’alimenter la filière. Il faut aussi un accès aux données des équipementiers, à leurs méthodes et outils de calibration. Julien Dubois évoque le cas des injecteurs qui sont remanufacturés parfois en partenariat complet avec et/ou pour le compte de Delphi ou Bosch : « certaines de ces marques veulent défendre justement leur image et réputation, même après remanufacturing en garantissant la qualité du travail effectué aussi bien en interne que par des prestataires ».

Penser le reconditionnement se fait à la conception mais passe aussi par l’échange d’informations

Hélas, cette attitude n’est semble-t-il pas partagée par tous les équipementiers de 1ère monte. « On constate trop d’entraves à la réparabilité de la part de certains équipementiers » déclarent plusieurs intervenants. Un sujet sensible avec le potentiel économique lié aux optiques, aux caméras et radars des ADAS pour lesquels Valeo Remanufacturing entend déjà se positionner afin d’offrir de la pièce de rechange moins chère que la pièce neuve ce qui a tout son sens sur un véhicule de 5 ou 10 ans.

Samuel Tschannen, de Controlia axe son développement sur l’électronique : le prestataire dispose de ses bancs de tests, diagnostic et paramétrage. Les afficheurs TFT de bord et autres écrans tactiles de bord, les pompes doseuses AdBlue ont une valeur importante. Mais le législateur doit aussi faire sa part du travail pour développer pleinement l’économie circulaire :  différents intervenants déplorent que certains organes de VHU soient considérés comme des déchets (catalyseurs, blocs moteurs) alors qu’ils sont techniquement, des matières premières.

Un sujet d’importance au moment où l’Union européenne discute de la mise à jour de la Directive VHU. Le plateau conclut sur un autre cri du cœur : il faut que l’on ait l’engagement des réseaux de marques pour faire fonctionner l’économie circulaire, tant pour la collecte de la « matière première » (les pièces usées ou endommagées) que pour les débouchés commerciaux pour le montage des pièces en échange-standard ou reconditionnées.

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