Économie

Le transport maritime s’engage aussi dans le changement climatique

Pour la première fois, le transport maritime a fixé des objectifs chiffrés en matière de lutte contre le changement climatique. Vendredi, plus de deux ans après l’Accord de Paris, l’Organisation Maritime Internationale a annoncé à Londres la signature d’un accord visant à réduire “d’au moins 50%” les émissions de CO2 du transport maritime d’ici 2050.

Réunis à Londres depuis le 9 avril, pour la 72e session du Comité de la protection en milieu marin, les 173 Etats membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont élaboré un véritable plan de réduction des gaz à effet de serre (GES). Le secteur n’était pas directement concerné par l’Accord de Paris signé décembre 2015 lors de la COP21.

Pour Elisabeth Borne, la ministre française des transports : « Le transport maritime apporte sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons réussi à démontrer que nous pouvions obtenir un accord de haut niveau dans un cadre multilatéral, celui de l’Organisation maritime internationale. Nous continuerons à travailler en ce sens, avec un cap clair : la décarbonation des transports ».

Que dit l’accord signé ? Il insiste sur la volonté des acteurs du secteur d’atteindre, au-delà du chiffre de 50%, la suppression totale des émissions de gaz carbonique à l’horizon 2050. La marine commerciale représente 80% du transport international de marchandises, et 2 à 3% des émissions mondiales de CO2 selon les sources.

Le maritime en retard. Les navires de haute mer fonctionnent au mazout, rebut résiduel du processus de raffinage, vendu à prix réduit par rapport au pétrole brut utilisé pour le produire. Ce carburant dégagerait 3 500 fois plus de soufre que le diesel utilisé par les véhicules routiers en Europe et il émet davantage de carbone. L’OCDE propose de remplacer à moyen terme les carburants actuels par des biocarburants, de l’hydrogène, de l’ammoniaque et de développer la navigation à voile. Le gaz naturel liquéfié fournit une alternative à court terme.

L’accord résulte d’un compromis, certains pays du Pacifique et l’Union européenne poussaient pour adopter une réduction de 70% à 100 des émissions de CO2 d’ici 2050. À l’inverse, d’autres, comme le Japon, ne souhaitaient pas imposer la réduction de 50% des émissions avant 2060.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *