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Les constructeurs VI tiennent bon malgré les crises

Le bilan du premier trimestre 2022 des immatriculations de véhicules industriels de plus de 5 tonnes de PTAC fait apparaître un début d’année stable. Au cumul, les immatriculations du marché toutes marques France portent sur 11 731 unités de véhicules industriels de plus de 5t (+0,45%), soit une valeur quasiment équivalente à la même période de 2021 (11 679 immatriculations, à l’époque en fort rebond face à l’année 2020 marquée par l’arrêt économique lié à la pandémie de Covid-19). Les constructeurs présents hier lors d’un point presse organisée par la CSIAM disent « tenir bon malgré les crises. »

La situation est toutefois très contrastée entre tracteurs routiers (+14,1%) et porteurs (-13,9%). Selon les représentants des constructeurs présents lors de la conférence, cela serait un phénomène passager. Didier Dugrand, délégué général la FFC, estime quant à lui que ce passage à vide est lié aux difficultés de livraisons de châssis auprès des carrossiers-constructeurs et de leurs clients.

Renault Trucks reste largement en tête avec 3439 immatriculations, en recul toutefois de -1,86% par rapport à la même période de l’an dernier. DAF peut exulter avec 1 656 immatriculations, une hausse de +15,72%. Volvo Trucks est en troisième position (1 499 immatriculations, soit +1,22%) et devance d’une courte tête MAN (1 449 unités, +40,68%). En cinquième place figure Mercedes-Benz avec 1 377 unités (-12,85%). Scania aura immatriculé sur le 1er trimestre 2022 un total de 1 113 véhicules en France (-20,73%) et Iveco 1 009 unités (-4,81%).

Les délais de livraison sont toujours extrêmement longs : Henri Paccalin, au titre de président de Mercedes-Benz Trucks France, estime qu’il faut compter 6 mois minimum en terme de délais, tandis que Clément Chandon, directeur produits d’Iveco France, compte de 12 à 13 mois depuis la prise de commande. Des valeurs anormalement longues, et sans évolution ni positive ni négative. Claude Cham, représentant la FIEV (équipementiers) explique que « la situation demeure toujours très préoccupante pour les composants électroniques et les calculateurs ». Les ruptures d’approvisionnements et délais à rallonge sont donc la norme désormais.

Le prix des batteries explose

Ce qui empire est la hausse du prix des pièces et matières premières : +40% sur les batteries de traction, multiplication par 7 des prix du transport maritime, multiplication par 5 du kWh électrique pour les clients entreprises, multiplication par 2,5 de l’acier, qui culmine à des valeurs historiques depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Cela à des conséquences que rappelle Henri Paccalin : « on n’a pas de visibilité sur les hausses tarifaires de nos fournisseurs. » Un point confirmé par Jean-Yves Kerbrat PDG de MAN Trucks & Bus France : « Des impacts sur les tarifs, il y en a, forcément. » Il note une différence fondamentale par rapport à la crise de 2009 : « à cette époque, les parcs des clients étaient neufs. Aujourd’hui, il y a plutôt une demande structurellement forte. Les kilométrages n’ont pas baissé, il y a de l’activité. On n’a peu de stocks non affectés. ».

La forte demande autour des véhicules d’occasion est, selon les constructeurs, un indice de cet engouement. Tant chez Iveco que MAN ou Mercedes-Benz, on confirme qu’aucune vague d’annulation de commandes ne se manifeste à l’heure actuelle. La CSIAM, via son président délégué Thierry Archambault  souhaite également que les clients et la filière aient une bonne visibilité quant aux politiques publiques relatives aux bio-carburants, aux vignettes Crit’Air et, surtout, aux ZFE-m (règlements, dérogations et calendrier). Cela permettrait de donner des perspectives claires, et si possible, dans des échéances raisonnables.

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